Résumé : Yacine s'en va. Yamina avoue à son mari qu'elle venait d'offrir une paire de mocassins à une vieille dame malade. Il faut toujours savoir atténuer les souffrances d'autrui par un petit geste symbolique. Slimane lui entoure les épaules. -Ton bon cœur pourrait te jouer de vilains tours un de ces jours, ma chérie. -Quels vilains tours ? Son mari soupire. -Je suis passé par des moments bien plus délicats dans ma vie. J'ai donné tout ce que je pouvais posséder, et même plus pour retrouver la paix de l'âme et la sérénité de l'esprit. Mais plus je donnais, plus je constatais que les gens étaient ingrats et sans scrupules. Donc, je n'ai pas atteint cette plénitude que je recherchais. Jusqu'au jour où je t'ai rencontrée bien sûr. Yamina lui pince la joue. -Cesse donc de dire des bêtises. Tu as déjà pu jouir d'une bonne santé tout au long de ta vie. N'est-ce pas une bénédiction divine ? -Oui. Je n'en disconviens pas. Il sourit. -N'as-tu pas remarqué que je n'ai pas toussé depuis ce matin chez le médecin ? -Si. Elle sourit. -N'en dis pas plus. Je n'aime pas trop m'avancer au risque de provoquer encore cette toux. On dirait que cela devient plutôt psychique. -Non. Je pense finalement que le surmenage y est aussi pour beaucoup. La journée se terminera plutôt bien pour le couple. L'affluence des clientes au magasin n'avait, certes, pas cessé, mais un peu plus détendue que dans la matinée, Yamina y fera face sans trop de mal. Les stocks s'épuisaient davantage, et Slimane prendra contact avec plusieurs fournisseurs pour passer les commandes les plus urgentes. Il faisait nuit lorsque le couple réintègre son foyer. Yamina s'enferme dans la salle de bain, et Slimane s'affale sur le sofa du salon. Ils dînèrent d'un repas léger, puis décidèrent de prendre un peu d'air sur la terrasse en sirotant un thé. La jeune femme s'étire et lance un coup d'œil à son mari, qui somnolait sur son siège. -Alors, Slimane ? La journée au magasin n'était pas trop ennuyeuse ? Il se redresse et baille. -Non, j'ai rencontré tes clientes les plus récalcitrantes. J'ai maintenant une idée sur la manière dont tu les traites. Elles suivent tes instructions à la lettre et, ma foi, je n'étais pas du tout mécontent de les voir quitter le magasin le sourire aux lèvres. -Je présume aussi que tu ne regrettes pas de m'avoir lancée dans le commerce. -Aucunement. Veux-tu qu'on reparle de ce projet de bijouterie ? (À suivre) Y. H.