Aux pressions de Madrid sur les dirigeants indépendantistes catalans, sont venues s'ajouter celles d'autres pays, à l'instar de l'Allemagne, qui a averti hier par la voix de sa chancelière Angela Merkel, laquelle a réaffirmé son soutien à l'unité de l'Espagne, alors que Paris a annoncé qu'il ne reconnaîtra pas l'indépendance de la Catalogne. En effet, Carles Puigdemont, qui doit faire aujourd'hui une déclaration sur cette question, sait à quoi s'en tenir dans tous les cas de figures. Sur le plan interne, le leader du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez lui a demandé hier de "tout arrêter" et de renoncer à une déclaration d'indépendance unilatérale dès aujourd'hui comme il l'envisage. "J'espère, s'il nous regarde, qu'il nous écoute, qu'il arrête tout, qu'il ne lance pas la déclaration unilatérale d'indépendance", a-t-il dit en annonçant qu'il "soutiendra la réponse de l'Etat", qui pourrait inclure la suspension de l'autonomie régionale en cas de déclaration unilatérale. C'est dire que les pressions sont au maximum sur le leader indépendantiste catalan. En effet, la Catalogne a vécu hier des heures d'extrême incertitude, après un week-end où des centaines de milliers d'Espagnols lui ont demandé de faire machine arrière. "Nous avons ouvert la porte à la médiation (...) Les jours passent et si l'Etat espagnol ne répond pas de manière positive, nous, nous ferons ce que nous sommes venus faire", a dit Carles Puigdemont dans un entretien avec la télévision publique catalane diffusé dimanche soir. Soufflant le chaud et le froid, le président indépendantiste catalan, avait déjà auparavant promis d'aller de l'avant si le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy n'acceptait pas de négocier un référendum légal sur l'indépendance, ce que ce dernier n'envisage dans aucun cas de figure. "Si l'indépendance est déclarée unilatéralement, le gouvernement ne restera pas sans réponse", a insisté hier la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, alors qu'on l'interrogeait sur l'application de l'article 155 de la Constitution, qui permettrait de retirer son autonomie à la région. Mme Santamaria en a directement appelé aux "nombreux indépendantistes qui ont peur parce que ni les entreprises ni l'Europe ne les ont appuyés" pour faire infléchir M. Puigdemont, un "fanatique" qui cherche à "précipiter la Catalogne vers l'abîme". Merzak T./Agences