Le président du Front El-Moustakbel (Front de l'avenir), Abdelaziz Belaïd, a animé, jeudi, un meeting populaire à la maison de jeunes de Tazmalt, à 75 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. D'emblée, l'hôte de Tazmalt a tenu à déclarer que "l'Algérie ne vit pas vraiment une crise financière" mais qu'"elle connaît une crise d'éthique et de gestion". Une manière, pour le chef d'El-Moustakbel, de se démarquer du discours officiel. Plusieurs sujets ont été abordés par l'orateur à cette occasion, notamment la position du parti par rapport au recours à la planche à billets. M. Belaïd a sévèrement critiqué le recours au financement non conventionnel. Il a plaidé pour la mise en place d'un nouveau dinar algérien. "La planche à billets aura des retombées néfastes sur l'économie nationale notamment sur l'inflation. Le changement de monnaie serait la seule solution qui pourrait aider l'Algérie à sortir de la crise actuelle. La France a eu l'expérience avec le nouveau franc", a-t-il expliqué, ajoutant que la Turquie avait opté pour la même stratégie. Voulant aller plus loin, Abdelaziz Belaïd se dit conscient du manque de volonté chez les responsables actuels pour entamer cette procédure. Et de s'interroger : "Pourquoi ne peut-on pas changer de monnaie ?", expliquant que "Changer de monnaie est synonyme de récupération d'un peu plus de 52 milliards de dollars, l'argent qui circule hors des circuits financiers officiels, selon les données récentes du Premier ministre. Or, ce sont des responsables, leurs proches et alliés qui constituent un lobby influent sur la politique de la chekara." Sur un autre volet, Abdelaziz Belaïd a annoncé l'instauration, lors du prochain congrès de son parti, des primaires, comme moyen démocratique de désignation des candidats à l'APN, aux APC, aux APW et même à la présidentielle. "Nous serons, sans doute, le seul parti en Algérie qui le fera", se réjouit-il. Au niveau local, l'ancien candidat à la présidentielle de 2014, en compagnie des membres du secrétariat et du bureau national, voulait visiblement booster les cinq listes de son parti pour les APC et celle de l'APW, validées au niveau de la wilaya de Béjaïa, pour les prochaines municipalités du 23 novembre prochain. Ainsi, le parti sera présent dans cinq communes sur les 52 que compte Béjaïa. Il s'agit en l'occurrence des communes de Toudja, de Timzrit, d'Ighram, d'Aït R'zine et, enfin, de Tazmalt. Le président du Front de l'avenir n'a pas raté l'occasion de faire appel aux citoyens afin de s'impliquer davantage dans les affaires publiques. "Le changement doit tout d'abord commencer par nous-mêmes. La société doit s'impliquer davantage dans la reconstruction d'un nouveau processus du développement. L'abstention et l'exclusion ne mèneront nulle part." Belaïd Abdelaziz a, enfin, appelé à "la moralisation de la vie politique", soulignant qu'il "n'est pas normal qu'un candidat aux sénatoriales vagabonde avec des sacs d'argent pour acheter les voix des maires avec des dizaines de millions de centimes". Menad Chalal