Les pays voisins à l'Est et à l'Ouest, la Tunisie et le Maroc sont considérés par ce rapport américain comme les principaux pourvoyeurs de Daech, avec respectivement 2 926 et 1 623 terroristes. L'Algérie est le pays le moins pourvoyeur d'individus radicaux qui ont rejoint ces dernières années la nébuleuse terroriste Daech (autoproclamé Etat islamique). C'est ce qu'a révélé le cabinet américain de Conseil en sécurité, The Soufan Center, dans un rapport intitulé "Au-delà du califat, : les combattants étrangers et le risque de leur retour", publié cette semaine à New York. Et si les pays du Maghreb, à l'image de la Tunisie 2 926 volontaires et du Maroc avec 1 623 terroristes, ont été les principaux pourvoyeurs de Daech, l'Algérie est le pays le moins fournisseur de terroristes combattants, avec seulement 170 individus radicalisés et recrutés dans les rangs de Daech. Selon The Soufan Center, l'Algérie devient le pays le moins touché par le recrutement terroriste dans le monde. Leur nombre est largement inférieur se situant autour de 170 recrues. Bien que cette instance ait revu à la baisse le nombre de combattants terroristes issus de certains pays comme la Tunisie et la Turquie, affirmant que "depuis la publication du rapport du centre en décembre 2015, les Etats-Unis ont réussi à établir des estimations chiffrées plus précises, l'EI a perdu beaucoup de terrain en Algérie, avec le démantèlement de plusieurs dizaines de cellules dormantes, notamment à Tlemcen, Tipasa, Blida, Tizi Ouzou, à Alger, Boumerdès, Bouira, Annaba, Jijel et à Tébessa. Mieux, le travail du renseignement et de l'occupation du terrain mené par les unités de l'Armée nationale populaire (ANP) aux frontières du Grand-Sud et dans les zones limitrophes aux pays du Sahel a donné ses fruits avec l'élimination de plusieurs terroristes et la récupération des armes de guerre et la destruction de centaines de casemates. Bien que The Soufan Center souligne dans son rapport que "beaucoup de pays sont devenus plus méfiants à l'idée de révéler le nombre exact de leurs ressortissants ayant rejoint Daech", environ 800 combattants seraient déjà revenus en Tunisie et 198 au Maroc, comme ils sont 760 combattants terroristes à quitter les rangs de Daech pour rentrer en Arabie saoudite, 400 en Russie et 271 en France, dont ils sont originaires. Au total, ce sont environ 5 600 terroristes étrangers dans les rangs de Daech qui sont retournés dans leur pays d'origine. Ce retour posait un défi sécuritaire important à ces 33 pays dont ils sont originaires, d'autant qu'ils activaient en Syrie et en Irak. Selon The Soufan Center qui fournit, par ailleurs, des services en matière de sécurité et de renseignement aux gouvernements, le nombre représente un énorme défi pour les organismes chargés de la sécurité et de l'application de la loi dans ces pays. Les Etats concernés n'ont pas encore trouvé les moyens de faire face à l'exode des combattants étrangers, qui nécessite un partage d'informations, ainsi que des stratégies efficaces pour évaluer la menace. Selon le même document, la préoccupation est que l'EI reste viable à long terme, à la fois en tant que groupe et en tant qu'inspiration. La volonté des 40 000 recrues de Daech de resurgir et de se regrouper à nouveau reste un facteur inconnu. Certains de ces terroristes peuvent changer d'allégeance et suivre un nouveau leader de l'EI ou d'Al-Qaïda si Al-Baghdadi venait à être déclaré mort. Il est clair que quiconque souhaite continuer le combat trouvera un moyen de le faire. Soulignons, enfin, que ce rapport fait état de 53 781 terroristes ayant traversé les frontières turques pour rejoindre les camps de Daech en Syrie, 7 717 terroristes venus de l'ancienne Union soviétique, 7 054 du Moyen-Orient, 5 718 de l'Europe de l'Ouest et 5 319 du Maghreb. FARID BELGACEM