Dans notre édition d'hier, nous révélions que l'actuel président de la FAF, Kheirredine Zetchi, fait face à une vague de contestations menées par des membres de l'assemblée générale qui réclament la tenue dans des délais réglementaires d'une assemblée générale extraordinaire (Agex) afin de faire le bilan de sept mois de gestion. Ces contestataires, au nombre de 60 sur 105 membres que compte l'AG de la FAF, n'ont cependant pas encore réuni le minimum requis pour exiger une Agex puisque l'article 29 des statuts stipule clairement que "l'assemblée générale peut se réunir en session extraordinaire à la demande du bureau fédéral et son président, ou à la demande des 2/3 de ses membres à jour de leurs cotisations", c'est-à-dire 70 membres de l'AG. L'article 29 de ces mêmes statuts oblige la FAF, en fait, à convoquer l'Agex, dans le cas où ce seuil de 70 membres est atteint. "Lorsque les deux tiers des membres de l'assemblée générale à jour de leurs cotisations en font la demande écrite et motivée, le bureau fédéral est tenu de convoquer l'assemblée générale extraordinaire dans un délai de trois mois après la remise de la demande. S'il ne le fait pas, les membres qui ont demandé la convocation de l'assemblée générale extraordinaire peuvent la convoquer eux-mêmes", lit-on dans les statuts de la FAF. En attendant, Zetchi a tout intérêt donc à étouffer cette contestation avant que les rangs des opposants ne grossissent. Quel que soit leur nombre, Zetchi doit être à l'écoute de sa base pour inverser la tendance et éviter une destitution humiliante. Pour ce faire, Zetchi a déjà commencé à faire des appels du pied aux ligues de wilayas et régionales, leur promettant de résoudre rapidement leurs problèmes financiers. Enjeux Récemment, le président de la FAF a, en effet, envoyé une note aux ligues régionales et de wilayas afin de budgétiser leurs besoins financiers en termes de fonctionnement et d'équipement. Ces ligues constituent une bonne partie (plus de 50) de la composante de l'AG, et peuvent effectivement jouer le rôle d'arbitre le jour J. Cependant, à y bien réfléchir, la pression exercée par les contestataires s'inscrit aussi dans le sillage de l'assemblée générale ordinaire (AGO) de la FAF, qui doit avoir lieu en 2018, et qui sera consacrée à l'adoption des bilans moral et financier de l'exercice 2017. Les statuts de la FAF indique clairement que "l'assemblée générale ordinaire est tenue une fois par an" (article 27). Le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, précise également dans son article 7 que "l'assemblée générale se réunit en session ordinaire une fois par an, à la fin de chaque exercice financier. L'ordre du jour doit comporter notamment l'examen et l'approbation des bilans moral et financier de l'année écoulée (...). C'est-à-dire que, réglementairement, l'assemblée générale de la FAF pour l'adoption des bilans moral et financier de 2017 doit avoir lieu au maximum au mois de mars 2018 (clôture des bilans financiers), soit une année après l'élection de Zetchi. À cela s'ajoute le fait que les différentes fédérations sportives algériennes présenteront bientôt un bilan de leurs six premiers mois d'activité, comme annoncé récemment par ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), El Hadi Ould Ali. "Nous discuterons bientôt avec les nouvelles fédérations, pour dresser un bilan de leur premier semestre d'activité", avait précisé le MJS. Si les partisans de Zetchi au sein de l'AG feront tout pour faire passer les bilans moral et financier lors de la prochaine assemblée générale ordinaire pour arracher un vote de confiance et se donner les moyens de terminer le mandat dans des conditions avantageuses et sereines, ses opposants ont clairement pour objectif de faire invalider ces bilans et le pousser, le cas échéant, à la démission. Alors AGO ou Agex, l'assemblée générale de la FAF attend de pied ferme le premier bilan de l'actuel bureau fédéral. SAMIR LAMARI