Finalement, il n'est pas resté longtemps au chômage, mais il a tout de même retrouvé une place qui lui sied parfaitement. Quelques semaines après avoir été débarqué de la tête de la barre technique par la Fédération algérienne de football (FAF), Lucas Alcaraz a trouvé un point de chute dans le football espagnol. Ce n'est pas en Liga, détrompez-vous. L'ancien coach des Verts s'est engagé pour un contrat de deux ans avec la formation de l'Union Deportiva Almería, qui évolue en Liga Adelante, c'est-à-dire la deuxième division espagnole. Et ce n'est pas tout. Cette formation occupe la peu reluisante 20e place en championnat avec 12 points, deux unités seulement des deux lanternes rouges, à savoir Cordoba CF et le FC Séville B. Il faut dire que l'information ne mérite pas d'être étalée et qu'il suffisait seulement de dire que le technicien a trouvé un club preneur. Mais c'est l'écart entre la sélection algérienne de football, 1/8 de finaliste du précédent Mondial, et une équipe relégable du championnat de Ligue 2 espagnole qui interpelle. Alcaraz n'avait jamais rêvé, un seul instant, qu'un jour il serait sélectionneur de l'équipe nationale de football d'Algérie. Son palmarès ne lui permettait en aucun cas d'envisager cette éventualité, lui qui a toujours été un entraîneur de seconde zone en Espagne. Ses différents passages dans le football ibérique se limitaient à des piges sporadiques au sein de clubs comme l'UD Almería, Dos Hermanas CF, Recreativo de Huelva, Racing de Santander, Xerez CD, Real Murcie, Córdoba CF, Levante UD, Elche CF ou dernièrement Grenade CF. Certains entraîneurs, qui travaillent dans des clubs algériens, ont un meilleur profil et on peut citer celui du MCA, Bernard Casoni, ancien coach de l'O Marseille vainqueur de la Champion League, ou encore celui du CRB, Ivica Todorov, qui avait entraîné des sélections nationales comme le Congo et le Burkina Faso. Alcaraz avait reçu le cadeau de sa vie lorsque le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, lui avait confié les rênes de l'équipe nationale. Entre avril et octobre 2017, l'Espagnol se mesurait au haut niveau et cette période qu'il avait passée avec l'Algérie lui avait permis de croiser le Nigeria, la Zambie, le Togo... entre autres, ce qui risque de ne jamais se reproduire. Six mois après, la chute fut brutale. Après avoir ambitionné d'être présent à un Mondial, il se retrouve à la tête d'un club de division deux espagnole, avec le piètre objectif de lui assurer sa survie dans ce palier. Là, on peut dire qu'Alcaraz a retrouvé son environnement naturel et que son CV est loin de lui permettre d'occuper le poste de sélectionneur, encore moins celui de l'Algérie. C'est la preuve que la FAF avait commis sa plus grosse bourde en confiant la sélection à un technicien le moins que l'on puisse dire novice. Le comble de l'histoire, c'est le salaire que le président de la FAF lui avait offert : 60 000 euros par mois. Alcaraz était le sélectionneur le mieux payé du continent. Même Marc Wilmotts (50 000 euros) avec la Côte d'Ivoire ou encore Hervé Renard (40 000 euros) du Maroc n'ont pas fait mieux en matière de rémunération salariale. Les choses ne se sont pas arrêtées là, puisque le contentieux FAF - Alcaraz n'a toujours pas été réglé. Le technicien espagnol refuserait de céder le moindre point de ses droits, relatifs aux indemnités de départ, évaluées à plus de 20 milliards de centimes. Fort d'un contrat qui fait de la qualification à la CAN 2019 un objectif primordial, Alcaraz a le droit logiquement au payement intégral de ses salaires (60 000 euros par mois) jusqu'à la fin de la CAN 2019. Pour le moment, il n'y a pas d'arrangement entre les deux parties, obligeant le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à débourser une somme colossale pour corriger sa grossière erreur. Des erreurs qui ne cessent de se répéter d'ailleurs. Malik A.