Les éditeurs et journalistes, qui constituent le noyau de ce comité, ont, en soulignant le combat mené jusque-là par Hadda Hazem, annoncé la prise en main de la revendication portant sur la démonopolisation de la publicité institutionnelle et publique. Au sixième jour de la grève de la faim, le combat de la directrice d'El Fadjr contre l'étranglement de "la voix libre" s'amplifie. Il est relayé par l'élan de solidarité tissé autour d'elle par les confrères et consœurs de la corporation de la presse, mais aussi par des responsables des partis Jil Jadid et Talaïe El-Houriat, et s'est traduit par la naissance, hier, d'un comité de soutien qui a tenu sa première réunion dans les locaux du journal El Fadjr, à la maison de la presse Tahar-Djaout d'Alger. Les éditeurs et journalistes, qui constituent le noyau de ce comité, ont, en soulignant le combat mené jusque-là par Hadda Hazem, annoncé la prise en main de la revendication portant sur la démonopolisation de la publicité institutionnelle et publique. "La cause n'est pas seulement celle de Hadda, mais celle de toute la presse nationale", a indiqué l'un des intervenants, en l'occurrence Mountasser Oubetroune, journaliste et chercheur en histoire, qui a rappelé que l'étranglement financier dont fait l'objet ce journal, qui est privé de publicité institutionnelle et publique, intervient depuis le mois d'août dernier, suite à une déclaration faite à un média. Selon lui, "l'arrêt de la publicité intervient à la suite des pressions du pouvoir, et vise à mettre à genoux les voix libres qui n'ont de choix que de rentrer dans les rangs et de s'embarquer dans le discours pro-pouvoir, ou de subir cette fin". Les membres de ce comité, parmi lesquels des voix ont particulièrement insisté sur la large diffusion à travers l'internet du communiqué afin de le porter à toutes les personnes solidaires avec ce mouvement dans et en dehors du pays, envisagent nombre d'actions, outre l'ouverture d'un registre pour consigner les noms des personnes solidaires. Il s'agit notamment de dépêcher une délégation auprès du ministre de la Communication, Djamel Kaouane, afin de demander son intervention au sujet des revendications portées par Hadda Hazem et El Fadjr, ont-ils soutenu. Pour sa part, Hadda Hazem continue à afficher la même détermination de poursuivre son action de protestation, en dépit de son état de santé chancelant qui lui a valu un déplacement à l'hôpital pour consultation en cardiologie, jeudi, suite à des complications respiratoires. Dans son bureau qui ne désemplit pas essentiellement de consœurs et confrères venus témoigner la solidarité de confrères et consœurs, Hadda Hazem, emmitouflée dans une couverture et allongée sur un divan, semblait affaiblie. Son état était moins bon que vendredi, nous a-t-elle indiqué, en rappelant les propos de son médecin traitant en cardiologie qui a tenté de la dissuader, encore une fois, d'arrêter son action, au risque de mettre en danger sa vie. À leur tour, des gens de la corporation sont venus, après les informations inquiétantes concernant son état de santé dégradé, l'inviter à mettre fin à sa grève. Mais c'était compter sans sa détermination à mener le combat, avec le seul moyen dont elle dispose qu'est la grève de la faim, pour dénoncer "la hogra" dont est victime son journal. Et la journaliste de marteler : "Ce n'est plus une question de publicité. Je ne pleure ni le journal ni les salaires des journalistes, mais c'est une question de hogra. C'est maintenant clair, le pays n'est plus gouverné. C'est une question du devenir de l'Etat." A. R. [email protected]