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Deux décennies de trop
Publié dans Liberté le 26 - 04 - 2005

RESUME : Après une heure d'attente, Madjid la voit enfin arriver. Djamila est gênée quand il lui offre un bouquet de fleurs. Elle lui révèle avoir l'âge de sa mère. Madjid se met à rire.
Il ne la prend pas au sérieux. C'est ce qui vient à l'esprit de Djamila. Il continue à rire mais, cette fois, moins fort. Il a compris qu'elle attendait que les clients ne regardent plus vers lui pour partir. Il pose la main sur son sac pour l'en empêcher.
- Je vous en prie, lui dit-il. Je ne voulais pas vous fâcher. J'adore votre humour.
- Je ne plaisante pas, réplique Djamila. Il faut que je vous montre un acte de naissance pour que vous me croyez ?
- Une pièce d'identité sera suffisante, dit le jeune homme, en retrouvant son sérieux.
- Lâchez mon sac. Je vais vous en montrer une.
Madjid retire sa main et la regarde en sortir une pièce d'identité. Quand il peut enfin la lire, il en reste bouche bée. Djamila se dit qu'enfin, il allait renoncer à elle. Il ne peut rien espérer d'une femme qui a presque le double de son âge. Il n'y a plus l'ombre d'un sourire. Djamila continue à le regarder et quand il lève les yeux vers elle, elle croit y voir des lueurs de rire. Elle se demande si elle n'est pas en train de l'imaginer. Ce sourire qui se dessine lentement lui donne la chair de poule.
- Je vous donnais vingt ans de moins, lui dit-il. C'est incroyable comme le temps ne vous a pas marquée. Vous êtes magnifiquement belle et plus jeune que les jeunes. C'est quoi votre secret ?
- Je n'en ai aucun, répond-elle. Rendez-moi ma carte.
Mais avant, il la relit. Le serveur apporte les plats commandés. Djamila n'a aucune envie de manger. La nouvelle de son âge avancé n'a pas coupé l'appétit de Madjid. Son visage est souriant et ses yeux brillent. Apparemment, la différence d'âge ne le dérange pas.
- Mangez, lui dit-il. Faites-moi plaisir.
Djamila s'y efforce même si elle n'a aucun appétit.
Son visage est fermé et trop grave au goût du jeune homme.
- Pourquoi faire cette tête ? lui reproche-t-il. Cela ne vous flatte pas qu'un jeune soit tombé fou amoureux de vous ?
- Cela me gêne terriblement, répond-elle. Quel âge a votre mère ?
- Cinquante-huit ans. Et moi, j'aurai bientôt trente ans, lui confie-t-il. C'est incroyable ce qui m'ait arrivé. Je suis si heureux.
- Si vous ne changez pas de sujet, je pars tout de suite, le menace-t-elle. Cela vous est indifférent que je sois mal à l'aise ?
- Non. C'est que je ne peux pas me retenir de parler de mon bonheur. Il faut me comprendre.
- Vous comprendre, mais je ne parviendrais jamais, rétorque Djamila. Vous avez l'âge de mon fils aîné. J'ai l'âge de votre mère. Non, je ne comprends pas pourquoi et comment vous pouvez parler de bonheur...
- Vous ne croyez pas au bonheur ? l'interroge-t-il.
- Si, mais moi, je l'ai connu du vivant de mon mari. Vous, vous le connaîtrez auprès d'une autre, d'une fille de votre âge, lui dit-elle. Rien n'est envisageable entre nous.
Madjid tape du poing. Il n'est pas d'accord.
- Cela me déplaît de vous entendre dire les choses ainsi. Moi, je suis sourd à votre langage négatif, la prévient-il. Je n'entends rien. Vraiment rien. Parce que je vous aime. Cela peut paraître fou mais je ne peux faire ma vie avec une autre que vous. Je ne pourrai jamais vivre sans vous.
Cette fois, Djamila perd patience. Elle prend une serviette et son sac et quitte le restaurant, le pas rapide, pour qu'il ne la rattrape pas. Elle se bouche les oreilles pour ne pas entendre ses appels. Mais son cœur n'est pas sourd. Madjid a réussi à s'y frayer un chemin.
(À suivre)
A. K.
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