Il en est de même de la France — et bientôt de l'Italie et des Etats-Unis — qui va envoyer 6 imams en formation en Algérie, et des pays du Sahel, pour lesquels ont été créés des cycles courts de formation. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a été, hier, l'invité du Forum de la Radio nationale Chaîne 1. À l'occasion, il a annoncé la mise en place d'une académie de la fatwa avant la fin de l'année et d'une chaîne religieuse électronique. Abordant longuement la problématique de l'islamisme, Mohamed Aïssa a estimé que "l'islamisme a reculé politiquement, parce que son discours a fait faillite", et ce, "contrairement au discours du juste milieu qui s'est imposé de lui-même au sein de la société". Le ministre a, par ailleurs, longuement abordé la vision algérienne en matière de lutte contre l'extrémisme religieux et le terrorisme. À ce sujet, il a indiqué que la société connaît un engouement pour le retour au modèle religieux qui unit les Algériens, loin de la haine et de l'animosité envers les autres religions, affirmant, à la veille du Mawlid ennabaoui, que la commémoration de ces festivités est une soupape de sécurité pour les Algériens contre toute dérive sectaire. Mohamed Aïssa a estimé que le monde musulman n'a que la violence qu'ont endurée les Algériens durant la décennie noire, durant laquelle des centaines de drames pareils à celui de la mosquée du Sinaï, ainsi que ceux de Raïs, de Bentalha et de Relizane, ont été commis. Selon lui, les Algériens ont opéré un retour vers la religion authentique qui se situe loin de toute instrumentalisation visant à arriver au pouvoir et à y rester, et à l'abri des intérêts politiques, financiers et géostratégiques. "Le terrorisme n'a pas de religion, parce qu'il vise la mosquée, l'église et la quiétude des citoyens", a encore affirmé le ministre, qui a confirmé l'existence de plans au niveau mondial qui veulent redessiner la carte géopolitique et géoreligieuse, et notamment à diviser les musulmans en sectes. Dans sa lutte contre ce phénomène de l'extrémisme, l'Algérie, quant à elle, a pris des mesures, à savoir la mise en place d'un système de formation religieuse en direction des responsables des 17 000 mosquées à travers le pays, qui consiste à apprendre que la religion est celle du juste milieu et de la modération, à cohabiter avec les autres et à gérer la mosquée comme une institution de l'Etat, qu'il doit protéger contre toute atteinte. Sans parler de l'universitaire, pour qui a été créée une institution de formation qu'est l'Ecole nationale de "la maison de l'imam", qui forme suivant le système du LMD (licence, master et doctorat). L'autre mesure porte sur l'information qui, en matière d'invité, doit privilégier la référence nationale. Cette méthode du département des Affaires religieuses, pour tarir idéologiquement le terrorisme, est devenue une école mondiale, selon Mohamed Aïssa, qui en a voulu pour preuve les déclarations d'un responsable britannique qui a fait part de la volonté de son gouvernement d'importer cette méthode pour la réorganisation des affaires religieuses. Il en est de même de la France — et bientôt de l'Italie et des Etats-Unis — qui va envoyer 6 imams en formation en Algérie, et des pays du Sahel, pour lesquels ont été créés des cycles courts de formation. Le ministre a indiqué, cependant, que les tentatives d'infiltration existent toujours, en faisant état de la révision du contenu de toutes les librairies, y compris dans les centres de rééducation, de façon à en retirer tous les dépliants qui appellent au sectarisme et au fakirisme. A. R. [email protected]