La nouvelle loi va gérer le système national de santé en tant que système unique. Lors de sa première sortie médiatique, le ministre de la Santé et de la Population, Mokhtar Hasbellaoui, a annoncé que son département est en train de préparer un audit pour faire une évaluation exhaustive du système national de santé, en soulignant "l'importance d'avoir de nouveaux outils pour pouvoir non plus investir l'argent de l'Etat dans les structures, mais dans les activités". Le ministre, qui était l'invité de la rédaction de la radio Chaîne 3, a reconnu que "le système de soins en Algérie manque d'organisation", avant de mettre l'accent sur la nécessité d'"identifier des réseaux de soins et un système dans lequel le malade va retrouver son parcours". Mais il s'est gardé de dévoiler les détails de son projet, et s'est contenté de dire que "quand je préparerai mon plan et que tous les échiquiers seront mis en place, à ce moment-là, on parlera, mais pas avant". En s'exprimant au sujet des drames des parturientes qui sont décédées cet été, Mokhtar Hasbellaoui a indiqué que "ce qui s'est passé cet été est un drame pour toutes les parturientes qui décèdent chaque année", en notant que "le chiffre de 60 décès pour 1 000 000 naissances est très élevé comparé aux pays développés". Le ministre de la Santé a reconnu qu'il y avait un "manque" dans la gestion de certaines structures de santé, principalement les centres hospitalo-universitaires (CHU), "où il ya un gros problème de gestion", mais, dit-il, "il ne sert à rien de les dénigrer", avant d'indiquer que pour y remédier, ses services sont "en train de mettre en place des diapositifs pour améliorer la gestion des structures les plus importantes". Il a révélé, dans ce sens, que 80 nouvelles structures vont être réceptionnées "dans très peu de temps", dont des centres anti-cancer qui seront fonctionnels durant l'année 2018. Le ministre a reconnu de "gros gaspillages" de médicament dus à une "mauvaise utilisation", que ce soit dans les structures publiques ou dans les officines, et a souligné la nécessité de mettre en œuvre un dispositif pour "rationaliser les dépenses" dans ce domaine, avant de faire état de l'introduction du concept de la pharmacie hospitalière pour la gestion du médicament dans les structures publiques ou privées. Dans la perspective de l'examen de la loi sur la santé au niveau de l'APN, Mokhtar Hasbellaoui a souligné la volonté de son département à faire évoluer cette loi pour qu'elle puisse être à la hauteur de l'espérance de l'Algérie. S'agissant des revendications des résidents en médecine, le ministre a affiché sa disponibilité à les recevoir. En les qualifiant de "prunelle de mes yeux", il dira son attachement à la formation aussi bien du médecin spécialiste que du paramédical, et que tous les points seront discutés avec eux. "Nous sommes en train de travailler pour améliorer les conditions de travail de l'ensemble du personnel qu'il soit médical ou paramédical, au niveau de toutes les structures, et je vais les recevoir et discuter avec eux sur l'ensemble des points." Pour lui, "il n'y a pas que des problèmes, mais des solutions". Et d'ajouter : "J'ai discuté avec le Premier ministre, nous allons leur dire comment je vois les choses et comment on voit le futur de ce service civil, et nous allons discuter ensemble." La gratuité des soins est irréversible, a assuré le ministre en parlant de la nouvelle loi sur la santé. Cette dernière va gérer le système national de santé en tant que système unique. A. R. [email protected]