Les syndicats autonomes de la Fonction publique comptent engager un nouveau forcing afin de se faire entendre. L'Intersyndicale autonome a tenu une réunion, hier, en présence des représentants de 12 syndicats membres relevant notamment des secteurs de la santé, de l'éducation, de l'enseignement supérieur (Cnes) et des postes et télécommunications (Snapo). Cette réunion avait pour ordre du jour, d'abord, de finaliser les correspondances qui devaient être adressées au Bureau international du travail (BIT), à la Ligue algérienne des droits de l'Homme, à la présidence de la République et au Premier ministre. C'est ce que nous a affirmé le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane. La lettre dont le BIT sera destinataire se veut, selon lui, le moyen d'alerter cette instance internationale sur la violation des conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et relatives à la liberté syndicale et à la protection du droit syndical. "Nous avons prouvé que les conventions ratifiées par notre pays sont violées", a-t-il soutenu. Le courrier qui sera adressé au président de la République devrait avoir un tout autre contenu, a précisé notre interlocuteur. Cette saisine a pour objectif d'attirer l'attention du premier magistrat du pays sur le fait que les "libertés syndicales sont piétinées, ainsi que les dispositions constitutionnelles relatives aux libertés syndicales non respectées, à l'exemple de ce qu'ont vécu le 25 du mois dernier les syndicalistes, lorsque le sit-in prévu par l'Intersyndicale au Ruisseau avait été empêché". Les syndicats autonomes ont également planché sur les actions à entreprendre afin de protester contre la fin de non-recevoir apposée par le gouvernement aux revendications soulevées par leurs soins, particulièrement les dossiers de la retraite, du code du travail et du pouvoir d'achat, mais aussi pour dénoncer l'injustice, les licenciements et la répression dont sont victimes les syndicalistes, notamment les enseignants universitaires, les postiers et les travailleurs du secteur de l'électricité et du gaz. Notre interlocuteur, a, en effet, informé de la reprise de la protestation en janvier prochain, en expliquant ce changement de calendrier par la coïncidence de cette action avec les vacances dans les secteurs de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Quant aux formes qu'elle prendra, le chef de file du Snapest a indiqué que "toutes les options sont envisagées, soit des sit-in, soit des grèves, mais cela dépendra des consultations entre les différents syndicats". S'agissant ensuite de l'autre point discuté, qui est relatif à la tenue d'une assemblée constituante de la confédération syndicale, M. Meriane a précisé que "la décision qui a été prise auparavant de la tenir le 11 du mois en cours n'arrangeait pas la majorité des syndicats. Aussi on va décider d'une autre date". A. R. [email protected]