Le coût de la logistique dans le prix du produit sur le marché algérien est de 30%, contre 15% en moyenne dans le monde. Les participants au symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises ouvert hier au Centre international des conférences d'Alger Abdelatif-Rahal sous le thème "L'exportation vers le marché Africain" ont plaidé, avec instance, pour une stratégie nationale de la logistique. "Il va falloir une véritable mobilisation", estiment certains intervenants pour maîtriser les coûts de la logistique qui, en Algérie, "sont insupportables". Dans son allocution d'ouverture, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a dressé un constat sans complaisance sur le secteur de la logistique en Algérie. Il a, notamment, indiqué que "les principaux dysfonctionnements qui pèsent sur la compétitive du commerce algériens sont, au niveau interne, caractérisés par un réseau ferroviaire insuffisamment étoffé et pas toujours connecté aux principaux centres d'activité de production et de conditionnement et aux ports et aéroports". Le ministre a évoqué, également, "un réseau routier relativement dense, mais surutilisé qui a connu une amélioration avec l'autoroute Est-Ouest et la transsaharienne". Au plan externe, M. Benmeradi a souligné l'insuffisance de l'armateur national, "qui a permis aux armateurs étrangers d'imposer des tarifs prohibitifs pour la destination Algérie, la plus du chère Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, alors que la quasi-totalité du commerce extérieur de l'Algérie s'effectue par voie maritime". Le ministre du Commerce a relevé, par ailleurs, "la faiblesse des infrastructures portuaire, un taux de fret plus élevé pour les chargeurs algériens, aggravé pas des surestaries induites par des séjours trop longs, jusqu'à 7 jours, en plus des lenteurs administratives et douanières". Dans le transport aérien, la flotte de cargo reste encore top faible. M. Benmeradi a cité, aussi, "l'absence flagrante d'interconnexion entre les différents modes de transport". Cependant, "malgré la crise financière due à la chute drastique des prix du pétrole, les pouvoirs publics ont maintenu un programme d'aménagement du territoire à l'horizon 2030", a affirmé le ministre du Commerce, évoquant certains projets d'infrastructure pour réduire les coûts de la logistiques. Il a fait référence, dans ce cadre, à la modernisation des infrastructures portuaires en plus de la réalisation du grand port de Cherchell, qui aura pour vocation d'acheminer les marchandises vers l'Afrique : "Ce qui permettra d'alléger la pression sur les ports du centre du pays et réduire le coût logistique, dans la mesure où ce dernier constitue en Algérie 30% du coût du produit contre 15% en moyenne dans le monde." Selon M. Benmeradi, l'évolution "extraordinaire de la production agricole au sud du pays laisse entrevoir un véritable sursaut des exportations hors hydrocarbures". Il en est de même pour certaines activités industrielles qui commencent à dégager des excédents de production susceptibles d'être placés sur les marchés extérieurs. Le ministre du Commerce cite l'exemple du ciment, dont la première expédition, à destination de la Gambie, est prévue pour le 12 du mois courant à partir du port d'Alger. "Il est temps pour nous de nous préparer sérieusement sur le plan logistique pour accompagner au mieux cet élan", a lancé M. Benmeradi. Pour le ministre du Commerce, il y a lieu d'améliorer l'efficience de la chaîne logistique par une synchronisation accrue sur des intervenants, la mise en place de guichet unique et aéroportuaire qui permettrait d'optimiser les opérations de commerce extérieur et la création de plateformes logistiques régionales dotées de chaînes de froid pouvant être dédiées spécifiquement aux exportations des produits. Pour sa part, le ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, a souligné "le volume des ressources financières mobilisé par l'Etat au profit du secteur des travaux publics et des transports s'est établi en 2017 à plus de 9 000 milliards de dinars". Interrogé sur le grand port-centre, le ministre a évoqué "les dernières retouches", détaillées, concernant l'avant-projet. M. Abdelghani Zaâlane a expliqué que le gouvernement a préféré tempérer et approfondir les études pour écarter une éventuelle réévaluation du projet. Il a indiqué que le projet sera lancé l'année prochaine, précisant qu'un partenaire chinois "est en train de s'installer". M. R.