Les enseignants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), ont affirmé leur soutien "total et indéfectible" à l'appel au débrayage de trois jours, initié par le bureau national du Cnes. "Evidemment que nous sommes concernés par ce mouvement de grogne, mais les circonstances exceptionnelles que connaît l'université de Bouira, ne nous ont pas permis de protester devant le rectorat, comme c'était initialement prévu", a indiqué Outafat Mohamed, coordinateur du Cnes, à l'échelle locale. Pour notre interlocuteur, l'université de Bouira est "le parfait exemple du marasme dans lequel se débat l'université algérienne", a-t-il déploré. Et d'ajouter : "Les enseignants sont agressés de manière quasi quotidienne et dans la plus parfaite impunité (...) l'université algérienne et plus particulièrement celle de Bouira, a atteint un niveau de délinquance alarmant." Le coordinateur du Cnes à Bouira, s'insurgera également contre le "mutisme" de l'administration, laquelle, selon lui, fait preuve de laxisme. "Il faut agir contre ce genre de dépassements qui sont devenus monnaie courante au sein de notre université. Les responsables de l'administration doivent nécessairement agir contre ce fléau qui gagne du terrain et qui détruit les valeurs académiques de notre université", a-t-il préconisé. Pour rappel, dernièrement, les professeurs de plusieurs départements de la fac de Bouira, avaient tenu un sit-in devant le siège du rectorat, pour dénoncer la multiplication des agressions à leur encontre. À titre indicatif, l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira n'a jamais été aussi perturbée que durant ces deux dernières années. En effet, depuis septembre 2015, les mouvements de grève et autres contestations s'enchaînent à un rythme effréné et les syndicats estudiantins, toutes tendances confondues, donnent l'impression de dicter leur loi. R. B.