Le gouvernement veut-il relancer le programme de privatisation des entreprises publiques ? La signature, hier, au siège de l'Union générale des travailleurs algériens à Alger, de la Charte "relative au Partenariat des sociétés" laisse entrevoir cette possibilité. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a annoncé que le gouvernement facilitera "l'ouverture du capital des petites et moyennes entreprises publiques, dans la cadre de la législation en vigueur". M. Ouyahia a souligné la disponibilité du gouvernement à accompagner le développement du partenariat sociétaire, ainsi que le développement du Partenariat public-privé. Le Premier ministre a indiqué que "le gouvernement apportera son soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes". L'Exécutif "accueillera avec bienveillance toute disponibilité des entreprises locales à s'engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l'Etat mettra en chantier". Le Premier ministre a rappelé les mesures "importantes" prises par le gouvernement, pour faire face "aux difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures". M. Ouyahia indique que les emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d'Algérie depuis l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit ont permis aux services de l'Etat de régler déjà près de 270 milliards de dinars de créances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l'exécution de contrats publics. Cela a permis d'injecter plus de 1 000 milliards de dinars de liquidités supplémentaires dans les banques publiques. Le Premier ministre a également évoqué les taxes douanières et les taxes intérieures sur divers produits de consommation prévues dans la loi de finances 2018. À cela s'ajoutera, dès le début de l'année, une suspension temporaire administrative de l'importation de plusieurs produits fabriqués localement. "Nous devons nous mettre d'accord sur le nécessité de vivre selon nos moyens. Chaque année, les réserves de change se contractent de 20 à 25 milliards de dollars. À ce rythme, dans quatre années, nous irons vers l'endettement extérieur", a indiqué M. Ouyahia à la presse, précisant que l'interdiction d'importation concerne 1 000 produits. Le Premier ministre a ajouté qu'à chaque fois qu'un produit fabriqué localement couvre la demande nationale, il sera interdit d'importation. Le Premier ministre a évoqué, dans son allocution, les instructions du gouvernement réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales sauf en cas d'exception. Sonatrach vient, a-t-il dit, de confier des marchés pour plus de 400 millions de dollars à des entreprises algériennes, alors que ces contrats étaient destinés à l'appel d'offres international. Le Conseil des participations de l'Etat a réaffirmé l'autonomie des entreprises publiques économiques, sur lesquelles les administrations concernées exerceront une simple supervision. Cette question, a annoncé M. Ouyahia, sera bientôt approfondie lors d'une rencontre que le gouvernement tiendra avec les responsables des groupes économiques publics. Le Premier ministre a annoncé le lancement du programme de réalisation de 50 zones industrielles. Plusieurs de ces zones seront livrées à la fin de l'année 2018. Meziane Rabhi