Il a été décidé de dénoncer entre autres les ingérences jugées inacceptables de l'administration dans la gestion des œuvres sociales. Les membres de la dernière assemblée générale tenue au campus d'Aboudaou, ayant regroupé les adhérents des deux sections syndicales de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, à savoir le Cnes et le Snapap, ont tenu à "saluer le mouvement des étudiants de Béjaïa qui ont organisé une marche grandiose pour dénoncer à la fois la loi de finances inique de 2018 et le jeu dangereux entourant la langue et l'identité amazighes des Algériens". Les présents à cette AG ont eu à débattre, selon les termes de leur procès-verbal, des questions liées notamment à "la gestion des œuvres sociales", "le problème du règlement intérieur", "le problème du logement"... Après un large débat, il a été décidé de "dénoncer les ingérences inacceptables de l'administration dans la gestion des œuvres sociales" et d'apporter "leur soutien aux membres de la commission qui ont décidé de retirer leur confiance à la présidente qui déclare ouvertement qu'elle a le soutien du recteur". Un grief que rejette tout bonnement le recteur de l'université de Béjaïa, affirmant que "la commission des œuvres sociales a été élue démocratiquement et reste souveraine dans ses décisions". Pour les syndicalistes du Cnes et du Snapap, cette commission élue pour accomplir un programme "doit rendre des comptes à la seule assemblée des travailleurs et enseignants". De ce fait, les deux sections syndicales n'hésiteront pas à "utiliser leur droit de regard et faire appel à une commission d'enquête du ministère concernant l'actif et surtout le passif de la gestion des œuvres sociales à l'université de Béjaïa", a-t-on souligné. Abordant le dossier des logements de fonction, les membres de cette AG dénoncent "la politique zéro logement de l'administration", déplorant qu'"aucun programme n'apparaît à l'horizon à cause du laxisme méprisant envers la communauté, mais le rectorat se permet de perdre le projet des 80 logements de Sid Ali Lebhar, dans la ville de Béjaïa". À ce titre, Pr Boualem Saïdani s'en défend et tient à préciser que la phase d'étude technique du projet qui incombe à l'administration rectorale a été achevée depuis plus de deux années. Quant à la deuxième phase du projet qui concerne sa réalisation, celle-ci est du ressort de la direction des équipements publics (DEP) de la wilaya de Béjaïa à laquelle le dossier d'étude bien ficelé a été confié. Malheureusement, ce programme de 80 logements de fonction a fait l'objet d'une décision de gel, suite aux nouvelles orientations économiques du gouvernement face à la crise financière qui frappe le pays, a-t-il regretté. Cependant, le recteur de Béjaïa tient à préciser que l'université Abderrahmane-Mira dispose de 70 logements achevés à El-Kseur, dont les décisions de pré-affectation ont été déjà attribuées. Selon les syndicalistes réunis en AG extraordinaire, "la crise atteint son paroxysme pour les travailleurs ATS qui n'ont plus bénéficié de quota depuis 2008". "Si le rectorat est incapable de prendre en charge l'épineux problème du logement (plus de 1100 enseignants demandeurs et plus de 1300 travailleurs ATS et DOU demandeurs), les deux sections syndicales se gardent le droit d'appeler à une action d'envergure pour porter nos doléances auprès des autorités locales et nationales", ont-ils soutenu. K. O.