Des entreprises rencontrent des problèmes de marché à cause des importations sauvages. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a appelé, hier, les entreprises publiques en difficulté à trouver des sources de financement "en dehors des aides de l'Etat". Lors d'une réunion avec les fédérations syndicales relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le ministre a encouragé les entreprises qui connaissent des difficultés financières à nouer des partenariats avec des entreprises "privées algériennes et étrangères" sur des bases économiques saines et solides, précise un communiqué du ministère de l'Industrie et des Mines. Cette réunion, qui visait, notamment, à ouvrir un dialogue avec les partenaires sociaux, afin de préserver les acquis socioprofessionnels des travailleurs et à faire le point sur les engagements contenus dans le pacte national économique et social, a été l'occasion pour le ministre de faire une évaluation du secteur de l'industrie et des mines. À ce titre, ajoute le communiqué, Youcef Yousfi a salué les avancées enregistrées dans les différentes branches de ce secteur grâce, notamment, aux aides dégagées par l'Etat au profit des entreprises industrielles économiques. Le ministre saisira l'occasion pour les inciter à fournir plus d'efforts pour consolider leur présence sur le marché national à travers, notamment, l'amélioration et la diversification de la qualité de la production. Toujours dans l'évaluation, le ministre a est revenu sur les insuffisances enregistrées dans certaines branches, notamment les mines et la pétrochimie. Concernant ces branches, le ministre a insisté sur la nécessité de corriger les dysfonctionnements et de relancer ces industrielles, afin, a-t-il ajouté, de diversifier l'économie nationale et de limiter les importations. Enfin, Youcef Yousfi a affirmé que les portes du ministère resteront ouvertes au dialogue et à la concertation avec les partenaires sociaux, afin de dépasser les obstacles et l'amélioration du climat social et la stabilité au sein des entreprises. Pour leur part, les secrétaires généraux des fédérations participant à cette réunion ont bien accueilli cette initiative qui permettra, selon eux, à trouver des solutions aux problèmes qui entravent la bonne marche des entreprises nationales. Il ont évoqué, à l'occasion, la nécessité d'accorder plus d'autonomie de gestion au profit des entreprises et de la formation continue des travailleurs.Pour rappel, ont pris part à cette rencontre la Fédération nationale des textiles et du cuir, la Fédération nationale de l'agroalimentaire, la Fédération nationale des mines, celle de la métallurgie. Les représentants de la Fédération des matériaux de construction et de la Fédération nationale des hydrocarbures et de la pétrochimie sont également conviés à la rencontre. Le communiqué du ministère conclut en ajoutant que cette première rencontre du ministre avec les partenaires sociaux du secteur sera suivie dans les prochaines semaines par une série de rencontres par secteur. Contacté par téléphone, Amar Takjout, le président de la Fédération textile de l'UGTA, a précisé que la rencontre était beaucoup plus une prise de contact entre les syndicats du secteur et le ministre. Elle est inscrite en application du pacte économique et social social qui prône le dialogue social avec les partenaires sociaux. Cette rencontre s'est résumée, a-t-il ajouté, à un état des lieux des secteurs industriels couverts par les fédérations. Selon le président de cette fédération, il a été constaté une évolution positive en termes de chiffre d'affaires des branches rattachées à ces fédérations. Seules quelques entreprises connaissent des difficcultés financières ou des problèmes d'impayés des salaires de leurs travailleurs. Il a été posé le problème rencontré par quelques entreprises dans le remboursement de leurs crédits d'investissement. Les fédérations ont proposé un différé de ces remboursements. Un point qui sera discuté au cours des prochaines réunions avec le ministre de l'Industrie. Les rencontres par secteur pourraient aborder l'évaluation des plans d'investissement engagés par les entreprises en 2011 et qui courent jusqu'en 2020. Production de 12 millions de jeans/an dans le complexe de Relizane en 2018 Pour le textile, la branche ne connaît pas de problèmes d'impayés de salaires. Elle couvre bien le marché des entreprises et des administations. Mais elle a un problème de marché concernant la couverture des besoins des consommateurs particuliers ou ménages. La mise en service du complexe textile de Relizane avec une production annuelle de 12 millions de jeans, de 12 millions de chemises et de 12 millions de polos permettra à la production nationale de recouvrer ses parts de marché. La production du complexe de Relizane est destinée à 60% pour les besoins nationaux et à 40% pour l'exportation. Finalement, les deux parties étaient sur la même longueur d'onde selon le président de la Fédération textile. Pas de nuages pour l'instant. Quant à la position de la Centrale syndicale par rapport aux privatisations — une mesure contenue dans le pacte sur le partenariat public-privé conclu par les partenaires de la tripartite —, il se contentera de répondre que l'UGTA est signataire de ce pacte. Saïd Smati et K. Remouche