« Harlem Shake » , « icebucket challenge » , « Don't juge challenge » ou encore récemment le « Mannequin challenge » ,sont des défis qui sévissent sur les réseaux sociaux depuis quelques années , axés sur le phénomène d'imitation ,petits et grands en passant par les stars tout le monde s'y met. Mais que se passe –t- il lorsque cette tendance « challenge » prend une toute autre dimension ? La fin de l'année 2017 aura eu son lot de macabre. Une vague de suicides successifs chez les enfants et adolescents frappe l'Algérie. On déplore à ce jour 5 victimes, âgés de 10 à 16 ans. La raison de ce drame ! Un défi, certes absurde, mais qui en demeure néanmoins cynique, appelé communément le défi de la baleine bleue. Défrayant la chronique et prenant une envergure très alarmante, il apparait comme le phénomène social le plus inquiétant de 2017. Origine « The blue whale challenge » (le défi de la baleine bleue), est un jeu tiré de la légende urbaine qui veut que les baleines ayant des tendances suicidaires finissent par s'échouer de leurs pleins grés sur les plages. Crée en 2015 par les russes, Philippe Boudeikine, Philippe Liss et More Kitov , il est destiné aux adolescents en quête de nouveau défis. Il compte à son « compteur « plus de 80 victimes (par suicide), entre novembre 2015 et avril 2016 rien qu'en Russie, et plus d'une dizaine d'autre à travers l'Europe. Des chiffres alarmants ayant poussé les autorités de ces pays à mettre en œuvre des mesures de riposte face à ce fléau. 50 jours pour mourir Lancé sur le réseau social russe « Vkontakte », le jeu comporte 50 défis (au rythme d'un par jour) proposés aux joueurs par un administrateur. Les premiers semblent à priori anodins, tels que « dessine une baleine sur une feuille », « écris un mot sur ta main » ou encore « parle à une baleine ». Par la suite il est demandé d'envoyer la photo ou la vidéo via l'application. Mais une fois le joueur plongé dans le bain , le maître du jeu ( l'administrateur) lui exige de prouver son total dévouement en effectuant des actes tant sinistres que morbides comme se percer la main avec un objet contondant , ou se lever à 5 h du matin pour écouter de la musique mélancolique , ou encore se taillader sur le bras une baleine à l'aide d'une lame. En plus de subir un véritable lavage de cerveau , l'administrateur le menace de s'en prendre à sa famille et à ses proches, ou encore de divulguer ses informations personnelles. Ainsi, le joueur est conditionné à accomplir le défi ultime, celui de se donner la mort. L'Algérie, un pays tout aussi concerné que les autres L'Algérie ou s'était échoué le mammifère marin depuis novembre 2017 compte elle aussi son lot de victimes. Avec 5 morts et plusieurs cas de tentative de suicide reliés au cétacé, l'Algérie apparait comme l'un des pays les plus touchés par ce phénomène. La forte médiatisation autour du sujet a engendré une frénésie parfois très controversée et qui a fini, à juste titre, par mobiliser les autorités. Ainsi le jeu en question serait sur le point d'être interdit sur Play store et androïd à partir de la semaine prochaine. Par ailleurs, les parents sont appelés à la plus grande vigilance. De plus, des campagnes de sensibilisation sont menées dans un axe de prévention contre les dangers que ce jeu morbide peut engendrer. Il faut noter toute fois, que le défi de la baleine bleue n'est ni le premier ni le seul jeu à caractère suicidaire. On peut citer dans cette catégorie «The fire challenge » qui consiste à s'auto-enflammer une partie du corps et de mettre l'acte sur vidéo. On peut ajouter encore, le jeu du foulard qui avait touché la France en 2012. Tant de « challenge », tout aussi dangereux les uns que les autres mais qui par ailleurs n'avaient eu aucun écho en Algérie. A se poser la question sur les dessous du succès de ce jeu en Algérie dans une période pleine de chamboulements ! Nariman HAMOUCHE Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC)