"Je demande aux inspecteurs relevant des inspections du travail la plus grande vigilance s'agissant des travailleurs étrangers occupant un emploi, sans permis de travail, et de les sanctionner, ainsi que les entreprises qui les font travailler et d'inscrire ces dernières sur liste noire." C'est par cette déclaration demandant des sanctions et plus de célérité que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a réagi, lors d'une visite de terrain marathon effectuée hier à Oran. En effet, le ministre s'est exprimé ainsi lors d'une présentation du bilan des activités de l'inspection régionale du travail à Oran, expliquant que la loi et la règlementation devaient s'appliquer dans ce cadre, insistant sur l'importance de ce dossier à ses yeux. Des propos qu'il reprendra lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite, alors qu'il était interrogé sur la position de son département vis-à-vis des travailleurs migrants irréguliers employés dans nombre de chantiers, y compris dans les programmes de logements à l'échelle nationale. Le risque de voir ces chantiers à l'arrêt avec l'application de l'interdiction des travailleurs sans permis fera encore dire au ministre que "la loi est ainsi faite et ne permet pas à des étrangers de travailler sans permis, les inspections doivent appliquer la réglementation, et si des chantiers risquent de fermer, les Algériens n'auront qu'à se mettre au travail", en remplacement des travailleurs migrants irréguliers, laissera-t-il comprendre. L'autre dossier épineux pour Mourad Zemali est celui de l'avenir des différents dispositifs d'aide à l'emploi comme le Daip et le CTA qui concernent 400 000 personnes. Avec la crise financière, le ministre laisse en suspens le sort des bénéficiaires de ces dispositifs, demandant qu'ils soient prioritaires pour le recrutement. "Ceux qui, grâce à ces dispositifs, ont été placés dans le secteur économique pourront être recrutés et confirmés, mais il y a 320 000 autres qui se trouvent dans des postes d'emploi dans les administrations. Vu la situation financière, la Fonction publique ne peut plus recruter et qui plus est, souvent, il faut passer par des concours." C'est encore sur le front de l'emploi que le ministre a été particulièrement questionné au lendemain de l'annonce de la privatisation d'entreprises publiques. Des emplois qui, pour le ministre, "seront préservés avec l'ouverture du capital au privé" préférant mettre en avant les arguments avancés par les pouvoirs publics. Evoquant la situation financière de la Cnas, il rappellera et justifiera la décision d'octroyer à la caisse 500 milliards de dinars pour ses équilibres financiers, alors que "depuis 2013, la Cnas a transféré à la CNR 800 milliards de dinars pour permettre d'assurer les retraites. Aujourd'hui, sur 3 millions de retraités, vous avez presque un million qui sont sortis en pré-retraite occasionnant un manque à gagner de près de 550 milliards/an". À noter que le ministre a annoncé la mise en place, ce mois-ci, de la commission des métiers très pénibles qui devra entamer son travail aussitôt après. D. LOUKIL