Le président des Etats-Unis a, une fois de plus, défrayé la chronique avec des propos sur Haïti et l'Afrique, jugés par l'ONU "choquants", "honteux" et "racistes" . Au cours d'une réunion jeudi avec des parlementaires à la Maison-Blanche sur l'immigration, Donald Trump s'est emporté en traitant, selon le quotidien US Washington Post, plusieurs nations africaines ainsi qu'Haïti de "pays de merde". Réagissant à ces propos, l'ONU a estimé hier qu'ils étaient "choquants", "honteux" et "racistes". "Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que +racistes+", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève. Le locataire de la Maison- Blanche recevait dans le Bureau ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bi-partisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l'accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l'accord permettrait d'éviter l'expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis. Bien que le président américain ait laissé entendre hier dans un tweet qu'il n'avait pas utilisé l'expression "pays de merde", et de souligner : "le langage que j'ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés", le Washington Post, qui cite plusieurs sources anonymes, est catégorique. "Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ?", a demandé le président Trump lors des discussions. Celles-ci affirment que Donald Trump faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège, dont il a rencontré la Première ministre la veille. "Pourquoi avons-nous besoin de plus d'Haïtiens ?", aurait encore demandé le président américain, selon le quotidien US. Le New York Times, qui a également rapporté l'information en citant des participants non identifiés à la réunion, a rappelé qu'en juin dernier Donald Trump avait assuré lors d'une autre réunion sur l'immigration, que "les Haïtiens ont tous le sida". Une information qui avait été démentie par la Maison-Blanche. La même source souligne que les sénateurs présents ont été déconcertés par ces propos. Pour le démocrate Luis Gutierrez, un membre du Congrès : "Nous pouvons dire maintenant avec 100% de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution". Sa collègue républicaine Mia Love, d'ascendance haïtienne, a jugé dans un communiqué "désobligeants" et "clivants" les propos présidentiels et demandé des excuses, avant d'ajouter : "Cette attitude est inacceptable de la part du chef de notre nation". Ceci étant, la Maison-Blanche n'a pas nié que le président américain ait tenu ces propos. "Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain", a indiqué un porte-parole de l'exécutif, Raj Shah. Dans son communiqué, il a précisé que "comme d'autres nations ayant une immigration fondée sur le mérite, le président Trump se bat pour des solutions durables qui renforcent notre pays en accueillant ceux qui contribuent à notre société, font croître notre économie et s'assimilent à notre grande nation". Merzak Tigrine