Depuis le début de la guerre d'agression saoudienne au Yémen en mars 2015, près de neuf mille civils ont été tués dans des raids. Riyad empêche toute enquête indépendante sur ce que les ONG qualifient de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. L'Organisation des Nations unies (ONU) a encore tiré la sonnette d'alarme sur le chaos régnant au Yémen, où le risque de famine menace la survie de 22 millions de personnes, ont rapporté les agences de presse. Selon le nouveau rapport de l'ONU, plus de 22 millions de Yéménites ont en effet besoin d'aide humanitaire urgente, alors que la guerre entre les houthis, qui contrôlent Sanaa, et le gouvernement de transition exilé à Aden n'a pas l'air de bientôt se terminer, notamment en raison de l'ingérence étrangère dans ce conflit interne. Un nouveau rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) note que 22,2 millions de Yéménites (76% de la population) ont besoin d'aide dans ce pays pauvre et en guerre, soit une augmentation de 1,5 million de personnes au cours des seuls six derniers mois. Le risque de famine est également en hausse, avec 8,4 millions de personnes confrontées à la faim, contre 6,8 millions en 2017, selon l'Ocha. Ces chiffres couvrent plus de la moitié des districts du pays, dont 72 des 95 zones les plus exposées au risque de famine. Plus de 1500 écoles à travers le Yémen ont été endommagées ou complètement détruites en raison du conflit qui dure depuis trois ans, selon le rapport. Certaines écoles sont occupées par des groupes armés liés aux deux camps. L'année dernière, les Nations unies ont déclaré que le Yémen était le théâtre de "la pire crise humanitaire du monde". La guerre oppose des forces gouvernementales aux houthis, issus de la minorité marginalisée zaïdite (chiite), qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa en septembre 2014. Mais contrairement à ce qu'essayent de faire croire certains médias et capitales, à leur tête Riyad, la guerre au Yémen est loin d'être une guerre opposant sunnites et chiites, mais il s'agit d'une guerre de conquête du pouvoir. Depuis mars 2015, une alliance militaire dirigée par l'Arabie saoudite est entrée en action au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales, au prix de massacres de civils innocents que Riyad et ses alliés continuent de nier, malgré les preuves fournies par les médias indépendants et les organisations humanitaires non gouvernementales, ainsi que celles affiliées à l'ONU. Quelque 9000 personnes ont été tuées et plus de 51 000 blessées, dont de nombreux civils, depuis le début de la guerre d'agression de cette coalition sous commandement saoudien au Yémen, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 2200 personnes sont également mortes en raison d'une épidémie de choléra qui a frappé le pays depuis avril, d'après l'OMS. Le Yémen dépend largement de l'aide internationale et des importations alimentaires qui font l'objet de restrictions, l'Arabie saoudite et ses alliés ayant imposé des contrôles dans les ports en raison de soupçons de transferts d'armements iraniens vers les houthis. Malgré ce chaos engendré par l'ingérence saoudienne, les capitales occidentales continuent de délivrer des armes à Riyad et à ses alliés du Golfe qui agissent en toute impunité. Lyès Menacer/Agences