Le Forum des chefs d'entreprise a décidé de se transformer en organisation syndicale d'employeurs. La décision a été prise à l'unanimité, hier, lors d'une assemblée générale extraordinaire de l'organisation patronale, organisée au Palais des expositions des Pins-Maritimes à Alger. Créé en octobre 2000, les membres fondateurs du Forum des chefs d'entreprise ont délibérément choisi de lui conférer un statut d'association agréée par le ministère de l'Intérieur au sens de la loi n° 12-06 du 12 janvier 2006. L'adhésion à l'association était limitée aux producteurs, leaders dans leur filière. Le FCE, à l'époque, avait été qualifié de "club élitiste" rappelle M. Omar Ramdane. "Cette forme d'organisation qui correspondait à une étape et un contexte particulier a indéniablement enrichi le paysage associatif par la qualité des contributions du FCE et la force de ses propositions", a indiqué Salah Eddine Abdessemed, vice-président de l'organisation patronale, en présentant l'exposé des motifs concernant la modification du statut, saluant au passage le travail accompli par les anciens présidents, Omar Ramdane et Réda Hamiani. Cependant, a estimé M. Abdessemed, la situation actuelle commande au Forum d'acquérir une nouvelle dimension en rapport avec "les exigences légales et l'impératif de conjuguer la richesse de son apport avec une base sociale élargie". Le Conseil exécutif, dans l'exposé du motif, souligne que "la nouvelle stratégie adoptée par le Forum, à l'initiative du président, Ali Haddad, depuis trois ans, une stratégie soutenue par l'ensemble des membres, est fondée sur l'ouverture aux associations d'entreprises, aux jeunes entrepreneurs et l'entrepreneuriat féminin". Cette stratégie s'est traduite par la multiplication des adhésions, l'implantation territoriale au niveau local et la représentation à l'international. En effet, aujourd'hui, le FCE est présent dans les 48 wilayas du pays et compte près de 3 000 membres. Pour le Conseil exécutif, cette nouvelle configuration du FCE, impose à l'association patronale de se transformer en un syndicat, au sens de la loi 90-14 modifiée. "Une association agréée au sens de la loi n°12-06 du 12 janvier 2006 n'a ni compétence, ni capacité à être représentée au niveau institutionnel pour discuter ou négocier des dispositions relevant du domaine économique et social", a argué le Conseil exécutif, évoquant la situation paradoxale prévalant actuellement en termes de représentativité des organisations patronales d'employeurs. Le FCE, qui a un statut d'association, est convié aux différentes consultations et réunions bipartites ou tripartites. Par ailleurs, souligne le Conseil exécutif de l'organisation patronale, "ne pas transformer les statuts du FCE et en faire une organisation syndicale d'employeurs, c'est renoncer définitivement à intégrer les conseils d'administration des caisses de sécurité sociale, les bureaux de conciliation, les tribunaux siégeant localement en matière sociale et autres organismes paritaires, tout en acceptant d'être toléré, en fonction de l'appréciation du gouvernement du moment". Si la transformation du FCE en organisation syndicale n'a souffert d'aucune objection, ce n'est pas le cas pour la modification de l'article 15 des statuts de l'organisation, qui concerne la composition de l'Assemblée générale. "Cet article risque de faire beaucoup de mal au FCE", a averti Hassan Khelifati, P-DG d'Alliance Assurances. M. R.