La grève est maintenue pour le moment, selon la Coordination des médecins résidents qui estiment que la suspension du mouvement est tributaire d'un engagement solennel, écrit noir sur blanc, par le ministère de la Santé. Le comité intersectoriel pour l'examen et la prise en charge des revendications des médecins résidents a été installé, hier, par le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Ce comité qui a tenu sa première séance de travail immédiatement après la cérémonie d'installation, devra, en premier lieu, mettre en place une feuille de route consensuelle pour dégager des solutions à tous les aspects liés à "la formation et au devenir des résidents en sciences médicales". Dans son intervention inaugurale, le Pr Hasbellaoui a insisté sur la concertation et l'aspect consensuel quant à la démarche et à la méthode de travail de cette commission pluridisciplinaire. "Les travaux de cette présente commission seront menés d'un commun accord sur un nombre de faits liés au dossier en question, avec nos partenaires les résidents en sciences médicales, les représentants des différents départements ministériels et d'éminentes personnalités médicales. Ces travaux seront sanctionnés par l'adoption d'un nombre de résolutions à court, moyen et long terme", soutiendra le ministre de la Santé. Les ministères représentés dans ce comité sont ceux de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des Finances, du Travail et de la Sécurité sociale ainsi que celui de la Fonction publique. Le ministre a tenu à souligner que cette instance pluridisciplinaire sera coprésidée par lui-même et le Pr Bendib Salah-Eddine, doyen de la faculté de médecine d'Alger en qualité de président de la Confédération des doyens des facultés de médecine. Le porte-parole de ce comité est le ministre de la Santé. Il faut savoir que les résidents des 12 facultés de médecine des wilayas du nord du pays sont représentés dans ce comité pluridisciplinaire où siègent, outre les cadres centraux de différents départements ministériels, des délégués de syndicats des professeurs chercheurs hospitalo-universitaires et le Syndicat national des spécialistes de la santé publique. Il y a lieu de souligner que les membres de l'instance en question ont tenu leur première séance de travail hier. Cette première réunion qui s'est déroulée à huis clos, devrait déboucher sur l'adoption d'abord d'un agenda de travail pour espérer résoudre définitivement la crise des médecins résidents qui couve dans les CHU du nord du pays. Les spécialistes en formation qui sont en grève depuis le 14 novembre dernier, attendent des solutions concrètes à leurs problèmes soulevés dans la plateforme de revendications adressées au département de Mokhtar Hasbellaoui. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) ont soumis des doléances liées à la gestion de leur carrière professionnelle et aux conditions de l'exercice de leur métier notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Les deux points de désaccord entre les deux parties en conflit sont la réforme de la révision du service civil et l'application de la mesure de dispense du Service national aux spécialistes âgés de plus de 30 ans, et ce, à l'instar des autres citoyens algériens. Les résidents en sciences médicales appellent aussi à la mise en place de mécanismes susceptibles d'améliorer les conditions de travail, d'affection et l'application d'un système de rémunération spécifique aux régions du sud du pays. En tout état de cause, les 15 000 médecins résidents en grève depuis plus de deux mois souhaitent que le quatrième round de dialogue consacré à la création du comité intersectoriel soit de bon augure pour la suite du dialogue. "Nous restons optimistes tant que les portes de dialogue sont ouvertes. La grève est maintenue pour le moment. La suspension du mouvement est tributaire d'un engagement solennel, écrit noir sur blanc, par le ministère de la Santé. S'il y a un engagement écrit du ministre, le Camra débattra alors dans des assemblées générales de la question de la levée de grève", conclura le porte-parole du Camra, le Dr Boutaleb. Hanafi H.