Le fait mérite sans doute d'être relevé : tandis que les commentaires de presse et autres grilles de lecture vont bon train autour du sens à donner à la nomination, pour la première fois dans l'histoire, d'un ministre délégué à la défense nationale, de surcroît un général à la retraite, réputé avoir appartenu au “cercle fermé” de ce qui est communément appelé “les décideurs”, la présidence de la république rend public un communiqué dans lequel de nouvelles nominations au sein de l'armée nationale populaire (ANP), en vertu des articles 77 et 78 de la constitution, viennent d'être décidées. C'est ainsi que sont nommés le général major Mohamed Baâziz en qualité de commandant des Forces de défense aérienne du territoire, en remplacement du général major Achour Laoudi ; le général major Ben Ali Ben Ali en qualité de commandant de la 5e région militaire, en remplacement du général major Abderrahmane Kamel ; le général Ammar Athamnia en qualité de commandant de la 6e Région militaire, en remplacement du général major Ben Ali Ben Ali ; le général Mohamed Tlemçani en qualité d'adjoint au commandant de la 4e Région militaire, en remplacement du général Ammar Amrani ; le général Mohamed Bergham en qualité d'adjoint au commandant de la 5e Région militaire en remplacement du général Mohamed Tlemçani et, enfin, le général Abdelghani Malti en qualité de commandant de l'Académie militaire interarmes de Cherchell, en remplacement du général major Abdelhamid Abdou. Si, comme de coutume, le communiqué de la Présidence pèche par l'absence de précision sur les motivations de ces changements autant sur les profils des uns et des autres, il reste que certaines observations s'imposent : il y a d'abord la proximité avec le remaniement gouvernemental. Connaissant les mécanismes de fonctionnement du pouvoir algérien, il était entendu que la nomination d'un ministre délégué à la défense, lequel hérite, le cas échéant, des prérogatives du ministre de la défense, poste toujours détenu entre les mains du président de la république, ne pouvait s'effectuer sans quelques changements, du moins pour des raisons d'affinités, au sein de la hiérarchie militaire. Ensuite, la “séquentialité”. Entamés au mois de juillet avec la “démission” de l'ex-chef d'état major de l'ANP, en l'occurrence Mohamed Lamari, ces changements apparaissent, à bien des égards, comme un prolongement des “répliques”, autrement dit de la réélection de Abdelaziz Bouteflika à un second mandat. Enfin, le départ de Kamel Abderrahmane. Réputé proche de l'ancien chef d'état-major, cet officier supérieur a été évoqué, récemment, dans le procès de l'ex-wali d'Oran. Mais ceci dit, ces changements ne peuvent être objectivement dissociés, au regard de la conjoncture, des “pressions extérieures”, “de la nécessaire transition”, des impératifs du chantier de la professionnalisation de la “grande muette”. En somme, il y a confusément comme une espèce de “rééquilibrage” au sommet qui tient en ligne de compte toutes ces donnes. K. K.