Résumé : Anissa se réveille douloureusement dans sa chambre d'hôpital. Elle aura du mal à reprendre ses esprits. Ses souvenirs revinrent enfin. Elle se rappelle alors que sa fille avait disparu, et que Mourad, son mari, s'en était pris à elle ? Où est donc Ilham ? Les questions fusaient et encombraient son cerveau. Ilham a disparu. Et elle-même était à l'hôpital, alors que son mari... Elle tourne la tête et remarque par la fenêtre de sa chambre que le jour déclinait. On était presque au crépuscule. Des sanglots soulevèrent sa poitrine. En se réveillant ce matin, elle était toute heureuse à la pensée de se rendre à cette fête. Elle avait préparé une jolie tenue pour la circonstance, et avait pris rendez-vous chez la coiffeuse. Ses sanglots redoublèrent. Que fera-t-elle maintenant ? Mourad sera sûrement accusé de violence et maltraitance sur son conjoint, et on ne le relâchera pas de sitôt. Il va falloir qu'elle se rende elle-même au commissariat pour le faire libérer. Elle refusera bien entendu de déposer plainte. Ce n'était pas le moment de demander des comptes alors que leur fille était quelque part dans la nature. Si au moins on jugera opportun d'envoyer un inspecteur pour l'interroger. Elle en profitera alors pour lui demander de lancer un avis de recherche afin de retrouver Ilham. Mourad avait-il déjà fait le nécessaire ? Une infirmière venait d'entrer dans la chambre et s'approchait d'elle. -Alors, madame. Comment vous sentez-vous ? Anissa déglutit et laisse couler deux longues larmes sur ses joues. -Allons, madame. Vous avez évité le pire. On ne peut pas dire que cette scène de violence provoquée par votre mari dans la rue n'était pas sans conséquences. Si la police n'était pas arrivée, il vous aurait sûrement tuée. -C'est de ma faute. L'infirmière fronce les sourcils. -Comment cela ? -Mon mari était sous l'emprise de la colère. Ilham, notre fille de 3 ans, a disparu. Anissa se remet à pleurer. -C'est de ma faute. J'aurai dû la surveiller de plus près. -Vous étiez avec elle à la maison ? -Non. Je me suis rendue dans un salon de coiffure. Alors qu'on s'occupait de moi, elle est sortie du salon... Ses sanglots reprirent de plus belle. L'infirmière met la main sur son bras. -Détendez-vous, madame. La police va sûrement retrouver votre fille. Des enfants en bas âge disparaissent tous les jours, mais on finit souvent par les récupérer. Anissa renifle. -Mon mari est sûrement encore au commissariat. Il aurait pu entamer des recherches. -Non, madame. La police l'a arrêté pour violence. Un inspecteur est passé prendre de vos nouvelles tout à l'heure et m'avait tout raconté. Cependant, il a sûrement dû dévoiler les raisons de son acharnement sur vous... Anissa essuie ses larmes et demande un verre d'eau. Elle tente de se redresser et pousse un petit cri... -Hé ! Vous n'allez pas danser de sitôt, madame, s'écrie l'infirmière, en s'approchant d'elle pour arranger ses oreillers. -Vous allez devoir prendre votre mal en patience. Vos blessures ne sont pas des moindres, et vous risquez de réveiller vos douleurs si vous continuez à bouger autant. La jeune femme passe la main sur son visage, avant de lancer : -Pouvez-vous faire quelque chose pour moi ? L'infirmière la dévisage avant de répondre : -Que puis-je faire pour vous, madame ? -J'aimerais avoir des nouvelles de mon mari, et dans la mesure du possible, discuter avec cet inspecteur dont vous m'avez parlé. Avec un peu de chance, peut-être retrouvera-t-il la trace de ma fille ? (À SUIVRE) Y. H.