La Fédération des associations de parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa (FAPEWB) continue de manifester publiquement sa "colère" et son "inquiétude sur une éventuelle année blanche" devant la persistance de la grève illimitée du Cnapeste de Béjaïa. En effet, ils étaient des dizaines de parents d'élèves à battre le pavé, hier, depuis la maison de la culture Taous-Amrouche jusqu'au siège de la wilaya pour appeler "à la reprise des cours". C'est la deuxième action de rue organisée par cette organisation de parents d'élèves depuis la reprise de la grève illimitée du Cnapeste, le 16 janvier dernier. "Rendez aux enfants leurs droits à l'éducation", "Non au dérapage de l'éducation", "Enseignants, l'Histoire vous rattrapera" sont autant de slogans, scandés et transcrits sur des banderoles brandies par des parents manifestants en colère. Devant le siège de la wilaya, les marcheurs ont observé un rassemblement devant les yeux médusés des policiers déployés pour la sécurité du ministre de l'Intérieur en visite dans la région. Pendant que le président de la FAPEWB, Djoudi Touazi, est reçu au siège de la wilaya par le secrétaire général de la wilaya et le chef de cabinet du wali, une prise de parole est improvisée par les membres du bureau de wilaya de la fédération. Tous les intervenants ont exprimé leur colère contre "la grève et la passivité des pouvoirs publics devant cette grève illimitée qui menace sérieusement la scolarité de leurs enfants". Et ils se sont relayés pour le dire : "Nous sommes ici pour défendre le droit à la scolarité de nos enfants. On a notre mot à dire", fulmine un parent dans un mégaphone avant de céder la parole à Tahi Madani, porte-parole de la FAPEWB. Ce dernier déclare sans détour : "Nous demandons aux pouvoirs publics l'application stricte de la loi. La grève illimitée n'existe nulle part dans le monde." L'intervenant est allé plus loin jusqu'à proposer d'ester en justice le Cnapeste en tant qu'organisation. "Nous devons les poursuivre au pénal", a-t-il tempêté contre le syndicat. "J'ai été reçu par le secrétaire général de wilaya et le chef de cabinet qui ont pris acte de notre action d'aujourd'hui. Ils nous demandent de venir assister à la rencontre du ministre de l'Intérieur avec la société civile, à partir de 14h30, à la salle des délibérations de l'Apw, pour lui faire part de nos préoccupations", a déclaré M. Touazi à sa sortie du siège de la wilaya avant d'inviter les parents d'élèves à se disperser dans le calme. Mais, cette démarche ne semble pas convaincre tout le monde. Beaucoup de parents ont exprimé leur désapprobation dans des discussions en aparté par groupes épars. Ils affirment mordicus que le wali de Béjaïa doit régler le problème à son niveau. Les parents d'élèves se sont ensuite dispersés dans le calme et leur président s'est rendu à la rencontre du ministre de l'Intérieur avec la société civile. Par ailleurs, à Sidi-Aïch, les élèves des trois établissements du secondaire sont sortis spontanément, hier, dans la rue pour "réclamer la reprise des cours par leurs enseignants grévistes". Ils ont tenu à manifester leur ras-le-bol quant à la poursuite de la grève. Ils craignent une année blanche, préjudiciable à leur scolarité. L. OUBIRA