Le ministère de la Santé a annoncé, jeudi, la tenue d'une nouvelle réunion de travail avec les délégués des médecins résidents pour demain dimanche, et ce, dans le cadre des travaux du comité intersectoriel chargé de la prise en charge des revendications du Camra. L'annonce de reprise du dialogue entre les deux parties en conflit intervient au lendemain du boycott de la troisième séance de négociations par les futurs spécialistes, en grève depuis le 14 novembre dernier. Le coordinateur de la commission intersectorielle, le Pr Salah Eddine Bendib, a expliqué que le report de la rencontre — prévue pour jeudi — à dimanche est dû au nouveau calendrier parvenu au comité et portant sur la tenue d'une série de rencontres. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens, qui, hier, n'avait pas encore reçu de manière officielle une invitation à la nouvelle réunion de travail, se dit prêt à retourner à la table des négociations, mais en posant des préalables. "Nous n'avons pas reçu d'invitation officielle. Nous avons appris la tenue de cette nouvelle réunion de travail, via les médias lourds qui ont diffusé en boucle l'annonce du ministère de la Santé. Cela dit, nous restons ouverts au dialogue qui sera bénéfique aussi bien aux résidents qu'au système de santé et à l'Algérie", nous a indiqué, hier, le Dr Taïleb, membre du bureau du Camra. Tout en maintenant la condition liée à la présence du ministre de la Santé aux négociations, le Camra a posé d'autres conditions pour reprendre langue avec les membres du comité intersectoriel. Des conditions liées aux modalités de négociations et à la qualité des partenaires du dialogue. Dans le dernier courriel envoyé au ministère de la Santé, le Camra a mis au point un nouveau calendrier de réunions, dans l'espoir de faire avancer le traitement des dossiers retenus dans le cadre de sa plateforme de revendications. Selon le Dr Taïleb, le Camra s'oppose à la méthode de discussions "imposée par le comité" qui consiste, dit-il, à faire perdurer dans le temps les négociations."Ils sont en train de mener une guerre contre les résidents qu'on qualifie d'usure, juste pour casser le mouvement. Ces pratiques qu'on regrette sont bel et bien révolues. Nous n'arrêterons pas la grève sans un engagement écrit noir sur blanc du ministère promettant de prendre en charge nos doléances." Le nouveau calendrier proposé vise, dit-il, à accélérer les négociations en organisant des séances de travail de manière ordonnée. "La programmation des rencontres éparses, une jusqu'à deux par semaine, laissait comprendre que la tutelle n'a pas l'intention de résoudre le conflit. Elle se complaisait dans une position de fuite en avant quant à ses responsabilités vis-à-vis des malades et des professionnels de la santé." Sur un autre plan, le Camra conteste la composante du comité intersectoriel installé le 21 janvier dernier. Le collectif s'oppose, rappelle le Dr Taïleb, à la présence du Syndicat national des médecins spécialistes de la santé publique (SNMSSP) présidé par le Dr Youcef. "Jusque-là, le SNMSSP n'a fait qu'entraver les discussions. D'ailleurs, ce syndicat n'a aucune crédibilité sur le terrain. Les 15 000 résidents en grève tiennent beaucoup à ces conditions. Les délégués désignés à la réunion se retireront une nouvelle fois de la réunion, au cas où le président du SNMSSP serait invité à la séance de travail de dimanche", conclura le Dr Taïleb. Hanafi H.