Après Oran et Alger, c'est au tour de Constantine d'abriter une grande manifestation pacifique des médecins résidents. La décision a été prise à l'issue de la réunion du bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens, tenue jeudi dernier à l'hôpital Nafissa-Hamoud (ex-Parnet). En effet, les blouses blanches en grève battront ce mercredi, le pavé de Souika, de la Brèche et d'autres artères de la ville des Ponts suspendus, pour crier leur colère et leur indignation contre ce qu'ils appellent "les manœuvres de déstabilisation orchestrées par la tutelle en vue de casser le mouvement des résidents qui tient bon depuis le 14 novembre dernier". Cette nouvelle démonstration de force prévue à Constantine se veut, dit-on, une riposte forte en direction du ministère de la Santé. "Les résidents exerçant dans les 14 CHU des wilayas du nord du pays restent, plus que jamais, solidaires et unis." Les 15 000 médecins grévistes se sont donné le mot pour se rassembler mercredi matin sur la place du 1er-Novembre et marcher vers le centre-ville de Constantine. Pour mieux organiser le déplacement des futurs spécialistes, des assemblées générales ont été organisées, hier, samedi, dans certains CHU et d'autres interviendront aujourd'hui, dimanche, dans d'autres établissements hospitaliers. C'est dire que les 12 membres du bureau national du Camra gèrent leur mouvement de protestation de manière démocratique. "À chaque opportunité ou à l'issue de chaque réunion du bureau du Camra, les délégués reviennent à la base qui les a mandatés pour les représenter dans les réunions officielles avec le ministère de tutelle ou la commission intersectorielle. C'est pour toutes ces raisons que le mouvement tient bon", nous confiera un résident qui a requis l'anonymat. Nos sources nous ont indiqué que la réunion de jeudi à l'hôpital Nafissa-Hamoud a permis de mettre à nu les nouveaux agissements du ministère de tutelle à travers l'organisation des réunions informelles tenues secrètement, la semaine passée, avec quelques médecins résidents qui ne représentent pas les 15 000 futurs spécialistes. "Ils ont tenté de nous fragiliser, en invitant deux ou trois résidents à la table de réunion en leur promettant monts et merveilles en contrepartie de céder et d'accepter les propositions de la tutelle. Pour l'histoire, c'est un professeur en médecine connu sur la place d'Alger qui est à l'origine de cette nouvelle manœuvre, évidemment sous le parrainage du ministère de la Santé. Il avait pu convaincre deux ou trois résidents pour venir négocier avec la commission intersectorielle au nom des 15 000 résidents, mais la manœuvre a été vite débusquée, puisque le bureau national du Camra avec ses 12 membres mandatés s'est démarqué et a dénoncé cette pratique sournoise de la tutelle. Un communiqué signé par les 12 membres a été alors répercuté sur les réseaux sociaux", dénoncera notre source. La réunion qui s'est déroulée à l'hôpital Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), a permis, sur un autre plan, de resserrer les rangs autour des trois délégués d'Alger qui font objet de tentative de déstabilisation par la tutelle en encourageant la création d'une nouvelle instance pour écarter les délégués actuels. "La tutelle cherchait à se débarrasser des membres du Camra qui ont affiché une détermination inébranlable lors de toutes les réunions, pour l'aboutissement des revendications des 15 000 résidents. Malgré toutes les tentatives, les délégués sont restés fidèles aux 24 points contenus dans la plateforme de revendications, notamment l'abrogation du caractère obligatoire du service civil." Les médecins résidents entendent, depuis Constantine, envoyer d'autres signaux en direction des hautes autorités du pays. Hanafi H.