Les sociaux-démocrates allemands ont officialisé hier les noms de leurs ministres dans le nouveau gouvernement d'Angela Merkel, quelques jours avant l'élection prévue de la chancelière. La chancelière allemande a dû faire, sur la répartition des portefeuilles, d'importantes concessions aux sociaux-démocrates du SPD pour les convaincre de s'allier une nouvelle fois à elle après six mois d'impasse politique consécutive aux législatives de septembre. Le SPD a pu obtenir au total six ministères avec trois hommes et trois femmes pour les occuper et un rajeunissement général. La nomination d'Olaf Scholz aux Finances en remplacement du conservateur Wolfgang Schuble, qui était acquise depuis plusieurs semaines, a été officialisée vendredi par la direction du parti social-démocrate. Social-démocrate très modéré, Olaf Scholz, 59 ans, devrait rester fidèle à la politique budgétaire rigoureuse impulsée par son prédécesseur pendant 10 ans. "C'est une bonne équipe avec des personnes dotées d'un haut niveau d'expertise", a assuré Olaf Scholz, actuel président par intérim du SPD, à propos des nouveaux ministres. L'actuelle ministre de la Famille, Katarina Barley, 49 ans, passe à la Justice, tandis que Hubertus Heil, 45 ans, récupère lui le Travail et des Affaires sociales. Franziska Giffey, 39 ans, maire d'un arrondissement de Berlin, hérite quant à elle du portefeuille de la Famille. Les autres ministres, déjà connus, proviennent du parti démocrate-chrétien (CDU) de la chancelière et de son allié bavarois (CSU). Mais la CDU n'a hérité, à part celui de la Défense qui reste dans le giron d'Ursula Von der Leyen, que de ministères jugés secondaires, ce qui a valu à Mme Merkel de vives critiques en interne. Elle a dû ainsi céder aussi le ministère de l'Intérieur à son allié bavarois, qui prône un virage à droite sur les questions d'immigration et identitaires. R. I./Agences