Les médecins résidents qui clôturent leur quatrième mois de grève sont toujours déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Dénonçant les «tentatives de division» entre les résidents, «le chantage» et «les menaces» orchestrés par les deux tutelles, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les représentants du Camra ont décidé de réduire leurs activités en maintenant juste les gardes pour protester contre le gel des salaires par certains directeurs d'établissements hospitaliers. Une décision qu'ils considèrent illégale et qui «ne peut pas être appliquée aux médecins résidents qui ne sont pas des fonctionnaires, qui n'ont pas un statut particulier et n'étant pas un syndicat. Comment peut-on faire appliquer cette mesure qui concerne des fonctionnaires de la Fonction publique ?» s'interroge un délégué du Camra, qui affirme que chaque directeur d'établissement applique à sa manière cette mesure du ministère de la Santé. «Les directions des hôpitaux Mustapha Pacha et Bab El Oued ont gelé les salaires depuis deux mois. Ceux de Kouba et de Parnet ayant un même contrôleur financier ont agit différemment en ponctionnant quelques jours en février et geler le mois de mars ou bien faire une ponction de la moitié du salaire» a-t-il signalé et de rappeler qu'à l'hôpital de Zemirli la direction a exigé le remboursement de 20 000 Da pour les résidents ayant perçu leurs salaires de janvier et février. «Une aberration sachant que les résidents ont assuré le service minimum durant toute la période de la grève dans ces établissements de santé ainsi que l'astreinte, mais ils ont été portés absents par leurs directions respectives et leurs salaires ont été gelés alors que cela doit se faire sur la base d'un rapport du chef de service», a-t-il ajouté et de relever que l'instruction du ministère de la Santé exigeant la ponction sur salaires après la décision de justice déclarant le mouvement de grève illégal est appliquée de manière «anarchique» et «arbitraire». «Un médecin résident étranger, un Palestinien, à l'hôpital Mustapha Pacha qui ne fait pas grève a vu également bloqué son salaire», a-t-il relevé. Que préconise la loi à propos de la rétribution des résidents ? Les médecins résidents sont rémunérés par les directions des hôpitaux au titre de leur participation aux activités de soins, de diagnostic et de prévention. Ils perçoivent donc une rémunération calculée sur la base du salaire du praticien spécialiste, assistant de santé publique sans échelon. Le médecin résident en première année perçoit 80% du salaire du médecin spécialiste, pour atteindre en fin de cursus 90 à 100% du salaire du médecin spécialiste. La décision du gel des salaires intervient, selon les responsables des établissements de santé publique, suite au constat de non-accomplissement des obligations : «Dès lors qu'il a été constaté la non-participation des grévistes aux activités prévues à l'article 30 du statut des résidents en sciences médicales, il résulte que les journées de grève ne sont pas rémunérées», lit-on dans un courrier adressé par d'un directeur d'un établissement santé en réponse à la requête des résidents suite aux ponctions des rémunérations. Une décision qui vient malheureusement mettre de l'huile sur le feu alors que l'heure est grave.