Le parti se dit "préoccupé" par "la persistance du régime politique en place dans une attitude de fuite en avant avec comme seul souci de gagner du temps et, de ce fait, entretenir, en l'aggravant, l'impasse politique actuelle". Le parti d'Ali Benflis, Talaie El-Houriat, a assuré, hier, suivre "de près" le mouvement de revendications socioéconomiques des populations de certaines régions frontalières du Grand Sud du pays. "Résultat, affirme-t-il, des retards enregistrés, en termes de développement économique et social local et d'infrastructures de base", allusion au mouvement des Touareg à Tamanrasset. Il lance, à ce titre, un appel aux autorités pour l'ouverture d'un "dialogue urgent avec les représentants légitimes des populations concernées", tout en considérant "comme contre-productive et irresponsable toute démarche de l'appareil politico-administratif visant à diviser ces populations". Le parti dresse, d'ailleurs, un tableau des plus sombres de la situation que traverse actuellement le pays, autant sur les plans social et économique que politique. Une situation qu'il impute exclusivement au pouvoir politique en place qu'il accuse de "persister dans (son) attitude de fuite en avant". Un pouvoir, ajoute-t-il, qui n'a d'autre souci que celui "de gagner du temps", non sans "aggraver l'impasse politique qui plombe le pays". Dans un communiqué sanctionnant sa réunion mensuelle tenue hier, le bureau politique de Talaie El-Houriat se dit, en effet, "préoccupé" par "la persistance du régime politique en place dans une attitude de fuite en avant avec comme seul souci de gagner du temps et, de ce fait, entretenir, en l'aggravant, l'impasse politique actuelle". Face à cette situation, nécessitant, estime-t-il, la recherche "en urgence" d'une "solution consensuelle", le parti de l'ancien chef de gouvernement ne pouvait que regretter "l'autisme du pouvoir politique face aux appels répétés de partis politiques de l'opposition et de personnalités politiques nationales, en vue de l'ouverture d'un dialogue national salutaire pour une sortie de crise". À l'instar du reste des acteurs politiques de l'opposition, partis et personnalités compris, Talaie El-Houriat se dit "convaincu" que "différer la solution de la crise expose le pays à un risque de dérapage dont le pouvoir en place portera l'entière responsabilité". Le bureau politique de Talaie El-Houriat dénonce, dans la foulée, "les multiples atteintes aux droits et libertés du citoyen, notamment le droit de manifester pacifiquement, le droit d'association, le droit syndical et la liberté de circulation". Il met l'accent notamment sur "le harcèlement administratif et judiciaire que subissent les associations qui refusent de faire acte d'allégeance au pouvoir politique en place". Pour le parti : "Il y a une volonté politique de restreindre les espaces d'expression et d'organisation de la société civile." Sur le plan économique, le parti d'Ali Benflis est revenu sur les récentes déclarations contradictoires des membres du gouvernement en charge du secteur économique. Celles-ci, regrette-t-il, "conjuguées au recours à la planche à billets sans limite et sans contrôle indépendant, à l'instabilité juridique et à l'opacité qui entoure le processus de décision, désorientent les opérateurs économiques et dissuadent les investisseurs nationaux et les partenaires étrangers potentiels". Enfin, sur le plan social, Talaie El-Houriat dénonce la gestion "opaque" du gouvernement réservée au conflit des médecins résidents qui dure depuis plus de quatre mois. Il dénonce, également, "l'étau qui se resserre" autour de l'exercice du droit syndical à travers les nouvelles exigences du ministère du Travail sur la représentativité des organisations syndicales. Farid Abdeladim