Cette ONG devrait rencontrer, notamment le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Bélaïz, ainsi que Me Farouk Ksentini. Dans une discrétion presque absolue, l'ONG de défense des droits de l'Homme, Amnesty International (AI) dont la présence d'une délégation depuis une semaine en Algérie semble avoir irrité quelques relais du pouvoir, continue sa mission d'information. Après avoir rencontré, il y a quelques jours, certaines associations de la société civile à l'image de SOS Disparus de Mme Fatima Yous, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) de Me Ali Yahia Abdenour, la délégation d'Amnesty s'apprête à rencontrer au courant de la semaine prochaine certaines institutions officielles. Même si rien ne filtre jusque-là de son agenda, il reste qu'à se fier à certaine sources, elle devrait rencontrer notamment le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Bélaïz, ainsi que le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme (CNCPPDH), en l'occurrence Me Farouk Ksentini. “La délégation a exprimé son vœu de rencontrer les deux ministres. Il reste juste voir s'ils seront disponibles”, a expliqué notre source. Autre rencontre prévue : avec la Commission nationale de l'amnistie générale. Sans existence légale, conglomérat de “courtisans” du président, la Cnag s'est érigée depuis quelques mois en porte-flambeau du projet présidentiel et son dépositaire presque exclusif. Même si d'aucuns s'accordent à dire que le contenu de l'amnistie a “son droit d'auteur”, pour reprendre une expression du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, reste que cette “ONG” dont la présidence est dévolue au premier président de la République algérienne, en l'occurrence Ahmed Ben Bella, s'emploie d'ores et déjà à une campagne avant l'heure. Et si AI tient à rencontrer cette “ONG” ainsi que les représentants de l'Exécutif, ce n'est pas seulement pour s'informer de “l'état de santé” des droits de l'Homme et des libertés, de façon générale, dans notre pays autant qu'avoir une idée “assez précise” sur le projet présidentiel. AI craint, en effet, que l'amnistie bénéficie aux auteurs des crimes sans les impératifs de “la vérité et la justice” ainsi qu'une “réparation” morale et matérielle des familles des victimes. Une appréhension qu'elle a déjà exprimée le 14 avril dernier dans un communiqué signé conjointement avec HRW (Human Rights Watch ) et La FIDH (Fédération internationale des droits de l'Homme). Ceci dit, une conférence de presse de cette ONG internationale, dont le chef de mission est toujours attendu, est prévue pour le 25 mai prochain pour rendre compte de sa mission d'information. Arrivée vendredi dernier, AI qui a obtenu son visa via l'ambassadeur d'Algérie à Londres, va séjourner pendant deux semaines dans notre pays. K. K.