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Lettre ouverte au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman
...SOUFFLES...
Publié dans Liberté le 22 - 03 - 2018

Bonjour, Majesté le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman. Je suis fils de Tamazgha, un Algérien, arrière-arrière-fils de Chachnaq, de Juba 2 et de Massinissa, permettez-moi de vous écrire pour vous dire ce que j'ai, envers votre pays, et dans le cœur et sur le cœur.
Cette lettre, certes n'est pas diplomatique, elle n'est pas non plus habile, parce que je l'ai voulue vraie et transparente, sans gant et sans rhétorique aucune ! Majesté prince héritier Mohammed Ben Salman : de toute ma vie intellectuelle, je n'ai jamais adhéré à la politique de l'Arabie Saoudite, culturelle soit-elle, religieuse ou politique, qu'importe. Dans mes écrits, j'ai toujours rangé l'Arabie Saoudite, plutôt le régime saoudien, dans le clan des méchants. Bien que le royaume de l'Arabie Saoudite (El Hedjaz) soit située dans cette terre sur laquelle le Prophète Mohamed est né, a fait ses premiers pas, a accompli ses prières et ses guerres, la terre où le Prophète a reçu la Révélation, où il est mort, où il a été enterré, j'ai toujours assimilé cette terre au pays de Satan.
Quoique cette terre, dans l'imaginaire musulman, soit liée au sacré musulman, je l'ai toujours imaginée, vue, comme un lieu de complot, de corruption et de tricherie. Bien qu'il y ait sur cette terre la Kaâba avec la pierre noire, le sacré musulman par excellence, j'ai toujours vu cet édifice comme un lieu qui cache en lui, derrière ses prières, en ses prieurs et ses hadjis, d'énormes enjeux politico-économiques impurs. À l'image de beaucoup d'autres observateurs, j'ai toujours pensé que cette terre riche par sa nature et par le Ciel, demeure l'essence de la malédiction qui frappe la femme, pas uniquement dans votre terre (l'Arabie Saoudite) mais aussi dans la nôtre et dans toute la terre d'Islam. C'est de cette terre sainte musulmane, à partir de votre pays, par les écrits de ses ulémas salafistes et acharnés, à travers vos prédicateurs pervers qui habitent les écrans de vos télévisions et les nôtres, que la foudre malédiction a été lancée contre la femme, contre sa liberté.
À cause de ces ulémas et leurs écrits, de ces chaînes de télévisons et de leur sermonneurs, le mot "musulman" a été souillé.
Par cette horde de charlatans religieux, votre islam violent a envahi le nôtre, et confortablement, il a été installé dans notre pays, dans nos mosquées, dans nos écoles, dans nos familles, dans nos plats et dans nos verres.
À cause de vos soldats islamiques wahhabistes, nous avons perdu notre culture identique et notre langue maternelle. Aujourd'hui, majesté prince héritier Mohammed Ben Salman, en écoutant, en lisant vos propos courageux et fracassants, après maintes hésitations, j'ai décidé de vous écrire afin de vous dire mes sentiments de satisfaction et ceux de la plupart des Algériennes et Algériens. Je vous dis : bravo. Bravo et merci pour votre position courageuse et intransigeante, d'abord, contre les frères musulmans. Ces mêmes frères musulmans étaient, et ils le sont toujours, la source de tous les maux, ou presque, dans notre pays, l'Algérie. Ils étaient et ils le sont toujours, source du mal dans le monde musulman. Ils sont, ces mêmes frères musulmans, aussi la source du mal qui embrase l'Occident, là où les communautés musulmanes se sont installées dans l'espoir de vivre et de partager le bonheur humain. En toute franchise, Majesté le prince héritier, je vous dis aussi bravo. Bravo pour votre déclaration contre le mal du wahhabisme, semence diabolique. Cette idéologie fasciste qui a gangréné notre pays, le Maghreb, la terre de Tamazgha. En toute clarté, et sans nuance aucune, je vous dis bravo aussi pour avoir muselé les milices d'Al amr bil maarouf wa annahyi ani el monqar, cette police immoraliste gardienne de la morale. Bravo pour vos positions positives envers la liberté de la femme saoudienne. Bravo pour avoir appelé au retour de la musique, au retour de la fête dans le pays des Mu'allaqât, dans votre pays l'Arabie Saoudite. Bravo parce que vous avez décidé d'ouvrir les salles de cinéma aux Saoudiennes et aux Saoudiens, espaces interdits depuis la création du royaume. Chez nous, à cause de votre idéologie wahhabiste associée à celle des frères musulmans, à cause des prêches de vos prédicateurs dans nos mosquées et dans nos têtes, nous avons fermé six cents salles de cinéma !!! Et nous avons fait retourner les sœurs de Djamila Bouhired et les petites-filles de Djamila Bouhired à la cuisine et à la vaisselle !
Vous rêvez de faire de votre pays une terre de vie, une vie émouvante pour les vivants, et c'est légitime, en cette même heure, nous en Algérie, nous activons pour faire de la vie de notre peuple une vie du Jugement dernier ! L'Algérien qui représentait l'image de l'homme émancipé dans le Monde arabe et dans le Maghreb, s'est métamorphosé en saoudien wahhabiste ou en khwandji, dans le costume, dans la barbe, dans les paroles, dans le rêve, dans la haine de l'autre. Vous, de plus en plus, vous détachez de vous-mêmes et nous, de plus en plus, nous collons à vous et nous nous détachons de nous-mêmes ! Nous sommes le pays de cheb Khaled et de Mohammed Dib, de cheikha Remiti et de Kateb Yacine, de Dahmane El Harrachi et de Tahar Djaout, de Maurice El Madioni et de de cheikha Titma et de Mohamed Khadda, de cheikh Raymond et de Mouloud Mammeri... ce pays de tout ce beau monde est devenu pays des choyoukhs wahhabistes et les prédicateurs des frères musulmans. Mais le combat est continuel. Majesté, prince héritier Mohammed Ben Salman, par vos positions courageuses : contre le voile imposé aux femmes par la charia islamique politisée, contre le wahhabisme fascisant, contre les frères musulmans, contre les milices de la morale Al amr bil maarouf wa annahyi ani el monqar, votre pays avancera vers la lumière, le nôtre suivra. Nous vous suivrons, tout simplement parce que quatorze siècles durant vous nous aviez pollué la vie et vous nous aviez violé et volé notre histoire. L'Arabie Saoudite, votre pays, avec vous, avec vos idées modernistes, prendra dans ce début de ce siècle, la place qu'a occupée l'Egypte dans le siècle passé, celle des Taha Hussein, des Ali Abderrazak, des Qassim Amin, des Ahmed Chawqi, des Naguib Mahfoud... L'Arabie Saoudite deviendra-t-elle la nouvelle Egypte de ce siècle ?
A. Z.
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