Louable initiative que la formation, aussi courte soit-elle (deux jours), dispensée, mercredi et jeudi derniers, par la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en Algérie, à un groupe de journalistes algériens. L'objectif de cette session, la deuxième du genre depuis l'installation, en 1999, du CICR en Algérie, est de "sensibiliser" les journalistes au droit international humanitaire (DIH), nécessaire à l'exercice du métier de journaliste durant les conflits armés internationaux et non internationaux. D'où l'intitulé de la thématique : "Conflits armés et DIH, quels enjeux pour les médias ?". La maîtrise du DIH, issu des conventions successives de Genève ratifiées par les Etats et dont le CICR se porte garant, est davantage nécessaire face à la complexité des conflits armés contemporains caractérisés, notamment, par l'usage d'armes ultrasophistiquées et leur corollaire de dommages collatéraux qu'ils occasionnent. "L'atelier s'attache, à chaque édition, à familiariser avec le DIH les journalistes de terrain et de rubriques internationales confrontés aux difficultés du reportage en raison de la complexité des conflits contemporains. C'est une occasion de les confronter, en interaction, avec des experts sur des questions humanitaires actuelles", expliquera, à ce titre, Mme Catherine Gendre, cheffe de la délégation du CICR en Algérie, non sans regretter, au passage, la "violation" du DIH dans nombre de conflits armés actuels. Elle cite, notamment, l'éternel conflit, sans le nommer, le principe de neutralité oblige, opposant Israéliens et Palestiniens au Moyen-Orient. Lors de cette session, les ateliers, animés par les experts-employés du CICR, ont, ainsi, porté aussi bien les dispositions du DIH et les règles coutumières que les missions et principes fondamentaux de son "garant", à savoir le CICR. L'accent a été essentiellement mis sur la protection légale, conformément au DIH, des journalistes appelés à couvrir des conflits armés, internationaux ou non internationaux. La rencontre était aussi une occasion de revisiter, un documentaire à l'appui, les actions accomplies par le CICR durant la guerre de Libération nationale. Etaient également conviés à cette session, les représentants de la Commission nationale du droit international humanitaire (CNDIH), relevant du ministère de la Justice et du Croissant-Rouge algérien (CRA), mais aussi notre confrère de la radio Chaîne III, Tarik Draoui, l'un des rares journalistes algériens à avoir couvert successivement la guerre contre l'Irak, en 2003, et l'attaque d'Israël contre le Liban, en 2003, dont l'expérience a été exposée à l'occasion. Farid Abdeladim