Le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, qui a animé jeudi une conférence à Oran, lors du Forum organisé par El Djoumhouria (ex-La République), à l'occasion du 55e anniversaire de la parution du 1er numéro de ce journal, s'est défaussé sur les journalistes qu'il accuse de ne pas être organisés pour justifier le retard mis dans la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (Arpe). Aux journalistes qui l'ont interpellé sur le sujet, lui rappelant qu'il avait lui-même annoncé l'installation avant la fin de l'année 2017, le ministre a souligné que les textes étaient fin prêts et que les journalistes professionnels devaient s'organiser pour élire leurs représentants. Le ministre de la Communication s'est, sinon, exprimé sur la question épineuse de la publicité, tentant faussement, comme à son habitude, de faire accroire qu'en la matière, tous les journaux sont logés à la même enseigne. M. Kaouane a affirmé, en effet, que l'Etat algérien ne distingue pas entre les journaux publics et privés dans la distribution de la manne publicitaire et, du reste, les entreprises de presse privées, bien plus nombreuses, bénéficient de 80 à 90% de la publicité publique. Rappelant que, dans les meilleures périodes, la réclame institutionnelle ne représentait que 20% de l'ensemble de la publicité disponible en Algérie, le ministre de la Communication a déclaré que les journaux ne devaient désormais plus compter sur la publicité étatique et qu'ils devaient rechercher d'autres alternatives et d'autres solutions pour leur survie. D'ailleurs, a-t-il encore ajouté, comme pour donner du poids à ses assertions, "cette manne a reculé de plus de 60% en l'espace de quatre années", période pendant laquelle pas moins de 60 titres ont disparu du paysage médiatique en raison de graves difficultés économiques. Dans une communication portant sur "la presse algérienne face aux défis du numérique", Djamel Kaouane a affirmé que la presse nationale peut réussir l'inéluctable pari du passage au numérique beaucoup plus sereinement que d'autres pays grâce au soutien de l'Etat : "Elle (la presse, ndlr) bénéficie du soutien des pouvoirs publics, qui lui permet de traverser une étape hybride à la fois numérique et de papier (...)" Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que le monde est à la veille de la disparition de la presse papier même si, a tempéré le ministre, "il reste encore un peu de temps avant qu'elle ne devienne obsolète et non viable". Ce qui n'empêche pas Djamel Kaouane d'être convaincu que le journalisme a encore de beaux jours devant lui, pour peu que les professionnels des médias sachent le préserver. Interrogé sur Alcomsat-1, satellite de télécommunication lancé en décembre dernier à partir de la Chine par l'Agence spatiale algérienne, Djamel Kaouane a indiqué que les tests étaient concluants. À son entrée en fonction, le satellite devrait pouvoir émettre plus de 100 chaînes, dont la cinquantaine de radios algériennes et les chaînes de télévision publique. "Les chaînes privées qui désirent être diffusées par Alcomsat-1 seront les bienvenues", a lancé le ministre.