"Défendre les investissements du groupe Cevital, c'est défendre l'intérêt national", a clamé le député. Le député du Front El-Moustakbel (l'Avenir), Khaled Tazaghart, a qualifié, hier, les blocages que subit le groupe Cevital, notamment à Béjaïa, d'"acte criminel", accusant le gouvernement algérien d'être "le seul coupable". Animant un meeting populaire, hier soir, à la placette Saïd-Mekbel de la ville des Hammadites, le parlementaire de Béjaïa estime que "défendre les investissements du groupe Cevital, c'est défendre l'intérêt national. Car, aujourd'hui, l'intérêt national passe d'abord par une véritable indépendance économique, laquelle passe par l'encouragement et le développement de la production nationale". Abordant le blocage des équipements industriels de Cevital par le port de Béjaïa, M. Tazaghart déplorera qu'"un industriel national, M. Issad Rebrab en l'occurrence, qui est qualifié par l'actuel Premier ministre de ‘plus grand investisseur d'Afrique', voit malheureusement, aujourd'hui, ses investissements bloqués dans son propre pays !". Et d'ajouter : "Nous, aussi bien les élus que les citoyens de Béjaïa, sommes conscients qu'il y a nécessité de mettre fin à ces blocages que subit le groupe Cevital. Car, si cette situation de statu quo persiste encore, ce sera toute la vie économique du pays qui sera en danger." Afin de mieux expliquer à son assistance l'acharnement du pouvoir sur le premier groupe privé algérien, l'orateur rappellera le sort réservé aux différentes démarches et actions entreprises tant par des parlementaires que par des acteurs de la société civile, en faveur du déblocage des investissements de Cevital. "J'ai moi-même pris une initiative à l'Assemblée nationale avec d'autres parlementaires en faveur du déblocage des investissements de Cevital, notamment le projet portant construction d'une usine de trituration des graines oléagineuses à Béjaïa, mais malheureusement, elle n'a pas encore abouti. Nous attendons toujours la réponse du Premier ministre à notre interpellation", a-t-il indiqué. Et d'enchaîner : "En fait, nous ne voulons pas une réponse verbale justifiant ces blocages, mais nous nous attendons à un geste concret qui consiste à procéder au déblocage du projet de Cevital. C'est la raison pour laquelle nous sommes venus ici aujourd'hui exiger, une fois de plus, le démarrage immédiat du projet portant réalisation de l'usine de trituration des graines oléagineuses de Cevital à Béjaïa." M. Tazaghart a ajouté que "si nous sommes là, c'est pour soutenir cet important projet pourvoyeur d'emplois et de valeur ajoutée pour notre région, mais aussi pour dire aux tenants du pouvoir en place que vous n'avez pas le droit de laisser un investissement aussi minime soit-il s'implanter dans l'enceinte même du port de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, et bloquer en même temps le projet de Cevital, bien qu'il soit prévu en dehors du périmètre de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB). C'est vraiment un acte criminel de la part du gouvernement algérien !" Sur sa lancée, le parlementaire du Front El-Moustakbel dénoncera l'attitude du pouvoir en place qui, selon lui, démontre, encore une fois, qu'il "ne veut pas aller dans le sens d'une véritable construction nationale". Pour conclure, le député Tazaghart dira que "ni la lettre des députés ni celle adressée au président de la République par la coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et des investissements économiques n'ont eu de réponse de la part des plus hautes autorités de l'Etat. Néanmoins, nous avons à la fois le droit et l'espoir de vivre heureux dans notre cher pays". Kamel Ouhnia