Le ministre des Ressources en eau assure que la crise de l'eau potable qu'ont connue certaines régions du pays en 2017 ne se reproduira pas l'été prochain. "L'alimentation en eau potable durant la prochaine saison estivale sera nettement meilleure que celle de l'été 2017", répétait, inlassablement, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, qui s'échinait, à chacune des haltes effectuées dans le cadre de sa visite marathon de deux jours dans la wilaya de Tizi Ouzou, à expliquer le programme d'action mis en place par son département à l'effet d'assurer un meilleur accès des populations à ce produit. "Il est vrai que durant l'été 2017, un déficit en eau potable a touché 24 wilayas du pays où les habitants ont réellement souffert. Et cela nous a amenés à procéder à un diagnostic approfondi de la situation puis à élaborer une stratégie impliquant, entre autres volets, la mise en place d'un nouveau programme d'investissement, et donc d'un programme national de financement complémentaire de 31 milliards de dinars, afin d'améliorer progressivement la situation à partir de juillet 2018", a rassuré Hocine Necib, citant également l'importante pluviométrie de cet hiver qui a permis aux barrages d'atteindre un taux de remplissage de 63%, ce qui va donc permettre une meilleure alimentation des populations. Tout en se focalisant sur le programme mis en place pour Tizi Ouzou qui compte parmi les wilayas les plus touchées par le stress hydrique de l'été dernier, le ministre a expliqué que le diagnostic établi par son département a permis de conclure qu'à Tizi Ouzou, seulement 18 communes sont jusque-là alimentées de manière quotidienne en eau potable et 49 autres sont toujours déficitaires. "Parmi ces 49 communes, 14 souffrent sérieusement, mais avec ce nouveau programme, au moins 15 communes vont intégrer la catégorie des communes qui sont alimentées quotidiennement d'ici le début de la saison estivale prochaine", a-t-il affirmé tout en soulignant que les 34 communes restantes seront alimentées au quotidien d'ici à la fin de l'année 2018 à la faveur de l'achèvement des projets lancés, et qu'il a d'ailleurs inspectés durant sa visite, à l'instar de celui du transfert à partir de la station de dessalement d'eau de mer de Cap Djinet vers les communes du flanc nord de Tizi Ouzou, la réhabilitation de la chaîne de Tassadort qui dessert 120 villages, la réhabilitation de la station monobloc de dessalement d'eau de mer de Tigzirt et le programme de réhabilitation de 91 sources. En termes de financement, le ministre a expliqué, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de sa visite, que la wilaya de Tizi Ouzou vient de bénéficier de 200 milliards de centimes, en plus, a-t-il précisé, de 74 milliards dans le cadre des programmes sectoriels et 85 milliards dans le cadre du Fonds national de l'eau. Selon Necib, la situation s'améliorera encore davantage avec la réalisation des deux nouveaux projets structurants dont a bénéficié la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir le transfert d'eau du barrage de Tichy Haf vers les communes de Bouzeguène et du barrage de Sidi Khelifa, dont le premier coup de pioche a été justement donné lundi en présence du ministre, l'achèvement du barrage de Souk Ntleta dont la livraison est annoncée pour fin 2019 puis encore avec la réalisation d'une retenue de 350 000 m3 à Bouzeguène. Parmi les mesures destinées à l'amélioration de la gestion de l'eau dans la région, le ministre a annoncé la mise en place d'un nouveau schéma organisationnel de l'ADE pour, dit-il, l'adapter aux spécificités de la région, notamment son relief accidenté qui complique l'exploitation des systèmes d'alimentation en eau potable. S'agissant des perspectives de diversification des sources d'alimentation en eau potable, le ministre a indiqué que l'offre d'eau potable en Algérie à l'horizon 2020 proviendra à 25% du dessalement d'eau de mer. "Avec la trentaine de stations en réalisation, en 2021 on pourra produire 600 millions de m3/an", a-t-il précisé tout en annonçant que le schéma hydraulique national prévoit également des mégatransferts du Sud vers les Hauts-Plateaux pour parer à toute éventualité de pénurie d'eau. Samir LESLOUS