L'avant-projet de loi organique relatif à l'académie algérienne de la langue amazighe a été finalisé par les services du Premier ministère. C'est ce qu'ont annoncé ces mêmes services, hier, dans un communiqué publié sur leur site. Le communiqué précise, en effet, que "ce texte fixe les missions, la composition, l'organisation et le fonctionnement de cette Académie instituée par l'article 4 de la Constitution qui déclare que tamazight est également langue nationale et officielle". Le même document ajoute que "le contenu de cet avant-projet de loi sera rendu public après son examen par le Conseil des ministres dans les prochaines semaines, avant sa présentation au Parlement durant ce premier semestre, comme décidé par le président Abdelaziz Bouteflika". Cette annonce vient, faut-il le souligner, à quelques jours de la célébration du 38e anniversaire du Printemps amazigh et du 17e anniversaire du Printemps noir. Pour rappel, un groupe de travail interministériel avait été installé auprès des services du Premier ministère pour préparer l'avant-projet. Ce groupe de travail avait pas été installé suite à la décision prise, lors du Conseil des ministres réuni le 14 mars dernier, de hâter la présentation au Parlement du projet de loi organique relatif à la création de cette Académie. Selon les premiers textes rendus publics concernant le rôle et les missions de cette institution "rattachée" à la présidence de la République, "elle s'appuiera sur les travaux des experts et sera chargée de réunir les conditions de promotion de tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue nationale et officielle". Prévue par la Constitution amendée de février 2016, l'académie de la langue amazighe n'a toujours pas vu le jour. La finalisation de l'avant-projet de loi permettra, d'abord, de connaître les missions assignées à cette institution dont le rôle est primordial, à moins qu'une volonté politique réelle fasse défaut pour qu'elle puisse accomplir ses missions. Ensuite, la problématique est liée au personnel qui sera appelé à gérer une institution vers laquelle tous les regards sont, désormais, orientés, vu son importance, surtout depuis que des médias tentent d'influencer le choix qui sera porté sur de potentiels candidats à la présidence de l'académie. Mohamed Mouloudj