Résumé : En voulant récupérer son véhicule du parking, Farida constate qu'une camionnette lui barrait l'accès. Furieuse, elle remarque que le poissonnier de la veille s'avançait vers elle. Le véhicule appartenait à son patron. Elle jette un coup d'œil nerveux à sa montre. -Je suis déjà en retard d'un bon quart d'heure. Vous feriez mieux de déplacer cette camionnette. -J'aimerais bien pouvoir le faire, mais je n'ai pas les clefs. -Quoi ?! Son sang ne fait qu'un tour. -Je vais déposer plainte, monsieur. Je vais déposer une plainte pour non-respect de stationnement. Votre patron n'est qu'un imbécile heureux, qui pense que le monde lui appartient. Il va voir de quel bois je me chauffe. -Que se passe-t-il par ici ? La voix chaude l'interrompt, et elle se retourne vivement pour rencontrer le regard amusé d'un homme qui se tenait juste derrière elle. -Pourquoi vous mettez-vous dans cet état, madame ? Elle se tait, et passe une main sur son visage en sueur, avant de tendre sa main vers la camionnette. -Quelqu'un a garé là. Il bloque l'accès à mon véhicule. -Ah ! ce n'est que ça. Il sourit. -Je vais voir ce que je pourrais faire pour vous. Sans plus attendre, il monte dans la camionnette, et l'éloigne de quelques mètres, avant de revenir vers elle. -Alors ? Vous êtes contente, ma bonne dame ? Farida se sent soudain honteuse d'elle-même. Pourquoi avoir fait autant de chahut et s'être donnée en spectacle, alors qu'il aurait été plus raisonnable de demander poliment à quelqu'un de l'aider à retrouver le propriétaire de ce véhicule. Et puis, même dans le cas où elle aurait perdu du temps, ce ne sera pas la première fois qu'elle arriverait en retard au bureau, d'autant plus que les embouteillages étaient légion à cette heure-ci sur l'autoroute. Elle déglutit et se tourne vers l'homme qui la regardait toujours en souriant. -Désolée, monsieur. Je suis vraiment confuse. Le stress. -Vous n'avez pas à vous excuser, c'est plutôt à moi de le faire. Je ne pensais pas tarder autant, mais mon employé (il désigne du doigt le jeune homme qui déchargeait les casiers de poisson) était arrivé un peu plus tard qu'à ses habitudes. Farida se dirige vers son véhicule. -Tout est bien qui finit bien. Bonne journée, monsieur. -Bonne journée à vous. La jeune femme s'empresse de quitter les lieux. Dans son rétroviseur, elle remarque que l'homme la suivait des yeux et se sentit soudain euphorique. Pour quelle raison ? Elle n'en savait rien. Elle met la radio qui diffusait un récital andalou, et se met à suivre le rythme de la musique en tambourinant sur son volant. La circulation était dense, mais elle n'en eut cure. Une bonne heure après, elle arrive au boulot et rejoint son équipe pour le briefing de la matinée. La journée passera sans encombre. Farida ne quittera son bureau que tardivement, et non sans avoir au préalable jeté un coup d'œil aux derniers coups de fil sur son portable. Elle constate que Merouane l'avait appelée plusieurs fois, et se félicite d'avoir laissé son téléphone dans son sac. Si ce n'était pas le cas, elle aurait sûrement succombé à la tentation de lui répondre. Pour lui rendre la balle, elle rédige hâtivement un message à son intention pour l'informer qu'elle était très occupée à préparer sa prochaine mission. (À SUIVRE) Y. H.