Les intervenants ont dans leur majorité traité de la problématique de la signification d'une langue maternelle, sa signification dans le monde d'aujourd'hui et son aptitude à s'adapter aux nouvelles technologies. La deuxième édition du colloque national consacré à la langue maternelle a été clôturée hier, après deux jours de débats, conférences, ateliers et autres activités qui ont vu la participation d'un bon nombre d'intervenants qui ont fait le déplacement de plusieurs universités du pays, mais aussi d'institutions à l'exemple du Haut-Commissariat à l'amazighité, représenté par son secrétaire général Si El-Hachemi Assad, mais aussi le représentant du wali de Batna, ainsi que les doyens des deux universités de Batna, El-Hadj-Lakhdar et Ben-Boulaïd. Le mois d'avril semble bien convenir à cette manifestation, qui coïncide avec la célébration du printemps amazigh mais aussi avec la célébration du mois du patrimoine et celui de la langue maternelle. Pour nos différents interlocuteurs, qui sont les acteurs et initiateurs de cette manifestation, en l'occurrence le département de la langue et culture amazighes, le mouvement estudiantin, mais aussi et surtout l'université de Batna, sachant que le HCA s'est impliqué dans cette deuxième édition comme partenaire, mais aussi intervenant, puisque lors de la séance d'ouverture des journées, M. Assad fut le premier intervenant, qui a aussi bien salué l'initiative, mais rappelé aux nombreux présents la place de choix d'une langue maternelle que nous devons protéger, mais aussi promouvoir et enrichir, car c'est un legs des plus importants. Un bilan fut présenté par le secrétaire général du HCA qui, lors de son discours, avait rappelé les conditions de la naissance de son institution et les objectifs de cette institution de l'Etat qui est venue répondre à une demande, voire une revendication légitime, celle de donner un caractère national et officiel à la langue amazighe. En effet, l'intervenant rappelle que c'est suite à une décision courage que tamazight est langue nationale et officielle, elle est enseignée dans les écoles de plusieurs wilayas, des travaux de recherche se font dans cette même langue maternelle, et beaucoup d'institutions de l'Etat ont pris le relais pour d'autres formes de promotion et reconnaissance, à l'exemple des frontons sur les différents établissements de l'Etat algérien, les dépêches de l'agence de presse service qui se font en tamazight et le dernier acquis Yennayer fête nationale et journée chômée et payée. Et d'annoncer le lancement d'un numéro vert gratuit le 1066 pour prendre en charge tout ce qui est traduction de et vers tamazight : prénom, enseignes, frontons... Les citoyens obtiendront gratuitement ces informations. Les intervenants qui se sont succédé ont dans leur majorité traité de la problématique de la signification d'une langue maternelle ou des langues maternelles, sa signification dans le monde d'aujourd'hui et son aptitude à s'adapter aux nouvelles technologies. Abordant précisément ce sujet, le chef du département de la langue et culture amazighes de l'université de Batna, Jamel Nehali, nous dit à ce propos : "Ce genre de rencontres ne peut être que bénéfique en dépit des divergences de vue qui se faisaient jadis dans les cafés, nous voilà réunis dans un cadre académique pour en débattre justement. Lors de mon intervention j'invoquerai le sujet de la coexistence des langues, d'échanges, des particularités, des ressemblances, etc. La relation de la langue maternelle et la langue machine (entendre informatique) j'ai donné comme exemple la toponymie dans les Aurès, dans l'axe Batna vers Biskra en passant par Arris, le voyageur trouve et utilise aussi bien des noms de lieux en arabe qu'en tamazight variante chaouie, ce n'est pas un souci, mais plutôt une solution qui s'offre aux différents locuteurs..." Si des intervenants et conférenciers laissent apparaître plus d'approche politique, voire idéologique, qu'une approche pédagogique et linguistique, au lieu de se contenter d'approches scientifiques de l'avis des présents, il n'en demeure pas moins que ça reste une occasion, un podium d'échanger, quitte à aller vers un conflit d'idées, nous dit une étudiante en tamazight, qui espère que des propositions écrites prennent la place de l'argument oral et sans fondement. Aussi Boudjelal Maïssar, enseignant au département de tamazight de l'université de Batna, estime qu'en dépit des passions, un travail scientifique se fait et d'une très grande importance, à l'exemple des recherches en master 2. La comparaison entre le parler des Aïth Bouslimane et Aïth Oujana, deux tribus mitoyennes, qui utilisent la variante chaouie, mais avec certaines différences, ce qui est une richesse pour les recherches et les chercheurs, qui semblent hélas ne pas trop s'intéresser à ce genre d'expériences, qui sont à la base de la recherche scientifique. H. TAYAB