Le trafic ferroviaire a été paralysé, hier dès cinq heures du matin, par un mouvement de protestation d'une centaine de cheminots, à la gare ferroviaire de Constantine. Un débrayage qui a bloqué les usagers de deux trains à destination d'Alger et les trains assurant la liaison entre Constantine et ses communes. Quatre autres trains de marchandises dont deux transportant du carburant, ont également été contraints de rester à la station. En effet, les protestataires ont bloqué la sortie de la gare située à Sidi Mabrouk pendant toute la matinée, pour dénoncer les dépassements enregistrés à l'encontre de leurs représentants au sein des six sections syndicales, par le nouveau secrétaire du bureau de wilaya de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). "Ce dernier n'a pas respecté l'article 118 de 2017, du règlement intérieur de l'UGTA", nous a indiqué M. Talhi, syndicaliste et membre du bureau de la Fédération nationale des cheminots. L'article en question stipule que "les invitations pour assister au congrès national doivent être remises aux membres des sections syndicales selon le nombre des cartes d'adhésion des travailleurs", explique notre interlocuteur. Et de poursuivre : "Le secrétaire du bureau de wilaya de l'UGTA a remis des invitations à des travailleurs qui ne sont pas adhérents au syndicat." Aussi, à travers ce mouvement, les protestataires font appel au secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, pour mettre fin au comportement du secrétaire de wilaya qu'ils qualifient d'"illégal". "Le secrétaire du bureau de wilaya nous a exclus du siège de l'UGTA et refuse de nous remettre ces invitations qui nous reviennent de droit. C'est de la discrimination", dénoncent-ils. Le mouvement de protestation a été suspendu dans l'après-midi, en attendant la réponse du secrétaire général de l'UGTA, lequel a été destinataire, hier, de la plateforme de revendications des six sections syndicales de la SNTF de la région de Constantine. Ils menacent, toutefois, d'une grève nationale illimitée, avant la tenue du congrès national le 10 mai prochain, s'ils n'obtiennent pas gain de cause. Une patate chaude entre les mains de Sidi-Saïd. Souheila BETINA