Le Mouvement démocratique et social (MDS) a tenu, hier, son congrès extraordinaire à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de l'Ugta, à Zéralda. Il s'agit du premier congrès de ce parti de gauche. Le MDS, qui a failli disparaître après le décès, en 2005, de son leader charismatique, El-Hachemi Chérif, compte désormais revenir en force sur la scène politique en ce sens qu'il annonce, d'ores et déjà, son candidat à l'élection présidentielle de 2019. En effet, les congressistes du MDS ont officiellement désigné, hier, leur candidat à cette échéance, en la personne de l'actuel porte-parole du parti, en l'occurrence Fethi Ghares. Le MDS devance, ainsi, le reste de la classe politique qui ne s'est toujours pas déterminée face à cette échéance. L'objectif recherché par le parti à travers cette candidature, explique Yacine Teguia, secrétaire genéral du parti, c'est de réinvestir la scène politique et d'enrichir les débats en vue d'accompagner le processus de "refondation de la classe politique" qui, selon lui, se profile à l'approche de la fin du règne du président Abdelaziz Bouteflika. Hormis cette décision, le congrès du MDS a, par ailleurs, reconduit l'ensemble de la composante du staff dirigeant du parti. Ainsi, Hamid Ferhi est maintenu au poste de coordinateur national et Yacine Teguia au poste de secrétaire général, mais aussi quasiment l'ensemble des membres du conseil national, quoiqu'élargi, à l'occasion, à bien d'autres jeunes militants. L'élection du bureau national et du secrétariat exécutif du parti a été, cependant, renvoyée au 18 mai prochain, le congrès étant maintenu ouvert d'ici à là. Outre la restructuration des instances et un léger lifting des statuts, ce congrès, placé sous le thème : "Pour un large gouvernement de travail", avait pour objectif de fond de sortir le parti de la "clandestinité" à laquelle il a été quasiment poussé tout au long de son parcours. Fait à l'ouverture des travaux par le coordinateur national, Hamid Ferhi, le bilan moral du MDS ressemblait à un pamphlet contre le pouvoir. Pour M. Ferhi, le problème de l'Algérie n'est pas forcément lié à l'éventualité d'un cinquième mandat pour Bouteflika annoncé par ses partisans mais bien à l'absence d'un Etat de droit. Une situation, regrette-t-il, qui perdure depuis l'indépendance à ce jour. "Pour nous la problématique du cinquième mandat est même une futilité. Certains disent qu'il est malade et ne devrait logiquement pas briguer un autre mandat. Nous, nous leur disons que même s'il n'était pas malade, serait-il pour autant bon pour qu'il reste ? Certainement pas, car même avec plus de 1 000 milliards de dollars, il n'a rien fait de bon durant son règne, si ce n'est de généraliser les corruptions et d'étouffer les libertés", a-t-il martelé. La cérémonie d'ouverture a été, par ailleurs, marquée par la présence des militants des droits de l'Homme, les avocats Mokrane Aït Larbi et Salah Dabbouz ainsi que des représentants de la Palestine et du Sahara occidental mais aussi d'un représentant du Rassemblement pour la Kabylie (RPK). Les partis politiques n'ont pas été invités par.... "manque de temps". Le nombre des congressistes est, quant à lui, estimé à une centaine. Farid Abdeladim