Résumé : Merouane insiste encore auprès de Farida au sujet de leur mariage, mais cette dernière campe sur ses positions. Il trouve qu'elle a bien changé, et elle lui rétorquera qu'il n'avait qu'à en comprendre les raisons. Il garde le silence, et elle en profitera pour lancer : -Bien. Nous nous rappellerons plus tard. Puis, sans lui laisser le temps de riposter, elle raccroche. Le lendemain, elle se lève un peu plus tôt. Elle devait tout d'abord se rendre au bureau, puis vers la mi-journée à l'agence de voyages. Elle prend son sac, ouvre la porte d'entrée pour se retrouver nez à nez avec le jeune livreur de poisson. Ce dernier portait quelques chose. Probablement une commande de sa maman. Elle sourit et ébouriffe les cheveux du jeune garçon. -C'est le poissonnier qui t'envoie ? Il acquiesce. -Oui. Khalti Rosa a commandé du rouget pour ce matin. -Bien. Attends un peu, je reviens. Elle prend le panier des mains du jeune garçon et se rend dans la cuisine. Sa mère ébauche un sourire à la vue du poisson. -Ah ! Mehdi n'a pas oublié ma commande. Farida écarquille les yeux. -A-t-on idée d'oublier la commande de khalti Rosa. La vieille femme lance un petit de rire. -Cesse donc de te moquer de moi et va payer ce jeune garçon. Farida ouvre son sac et prend quelques billets pour payer le poisson, mais le missionnaire refuse de les prendre. -C'est Mehdi qu'il faut payer. Moi je n'ai pas de monnaie. La jeune femme remet son porte-monnaie dans son sac. -Bien, jeune homme. Elle lui tend une pièce. -C'est pour toi. Tu diras à Mehdi que je passerai en fin de journée pour régler les comptes. -Régler les comptes. Elle sourit. -C'est une manière de dire que je vais le payer. Elle jette un coup d'œil à sa montre et constate qu'elle risquait d'être en retard pour le briefing. Sans plus attendre, elle dévale les escaliers et rejoint son véhicule avant de démarrer en trombe. La journée passe très rapidement. Farida avait assisté à deux réunions, puis s'était enfermée dans son bureau pour rédiger son compte rendu de mission. Alors qu'elle était concentrée sur ses écrits, elle se rappelle soudain qu'elle devait penser à payer le poissonnier. Sans trop réfléchir, elle consulte sa montre. Il était presque l'heure de sortie. Avec l'encombrement qu'il y a sur l'autoroute, elle mettra sûrement du temps pour arriver chez elle. À quelle heure donc ferme Mehdi ? Elle se sent fébrile à l'idée de le rater. Puis, haussant les épaules, elle tente de se raisonner, en se disant qu'après tout, ce ne sera pas la fin du monde si elle le rate ce soir. Au petit matin, sa mère pourra descendre prendre encore du poisson et payer les arriérés. Mais quelque chose en elle la poussait à se dépêcher de terminer sa rédaction afin de pouvoir rentrer le plus tôt possible. Elle passe une main impatiente sur son front, puis se remet à son travail. Un quart d'heure plus tard, elle lance l'impression et prend les feuillets imprimés pour les mettre dans un parapheur, qu'elle déposera sur le bureau de sa secrétaire, en lui recommandant de remettre le courrier dans l'immédiat à ses supérieurs hiérarchiques. (À SUIVRE) Y. H.