À travers cette marche, les futurs médecins spécialistes interpellent les hautes autorités du pays pour intervenir et trouver une issue à la crise qui couve dans les centres hospitalo-universitaires. Déterminés à maintenir la pression sur leur tutelle, les médecins résidents ont organisé, jeudi, un nouveau rassemblement ponctué par une grande marche à l'intérieur du CHU Mustapha-Pacha, à Alger. Ils étaient venus des structures sanitaires relevant des wilayas d'Alger, de Blida et de Tizi Ouzou. Une manifestation de protestation régionale. En grève depuis plus de six mois, les blouses blanches se sont ainsi donné rendez-vous à partir de 9h, au rond-point central du grand l'hôpital de la capitale. Cette nouvelle mobilisation sur le terrain se veut, dit-on, une démonstration de force pour signifier aux détracteurs que le mouvement du Camra ne s'est pas affaibli. "Le mouvement des résidents ne s'est pas essoufflé. Les résidents sont déterminés à poursuivre le combat de la dignité jusqu'à l'aboutissement de leur cause", affirme un délégué du Camra. Plus de 1 000 futurs spécialistes se sont rassemblés à l'intérieur du plus grand CHU du pays, pour réitérer leur mot d'ordre et défendre leurs revendications. Ils ont brandi des pancartes où sont portés des écrits hostiles au ministère de tutelle, dénonçant notamment la nouvelle loi sanitaire contestée par les professionnels de la santé, mais qui a été votée par les députés le 30 avril dernier à l'APN. Ils ont aussi scandé des slogans appelant à la solidarité et à l'union de tous les acteurs de la santé. D'ailleurs, des médecins généralistes et autres spécialistes sont venus exprimer leur soutien et renouveler leur totale solidarité aux résidents qui militent, depuis six mois sur le terrain, pour le changement et l'amélioration du système national sanitaire qui pénalise en premier lieu le simple citoyen. Vers 11h, les résidents, soutenus par d'autres médecins, ont entamé leur marche de protestation à l'intérieur de l'établissement. Les médecins contestataires ont sillonné les allées de l'hôpital et tous les bâtiments abritant les 38 services de l'hôpital Mustapha depuis la place du 1er-Mai jusqu'à l'entrée principale de l'établissement. Ils ont crié haut et fort leur indignation notamment après l'adoption de la nouvelle loi sanitaire qui "va remettre en cause de nombreux acquis". Solidaires et mobilisés jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, les manifestants ont marqué une longue halte devant l'entrée principale du CHU pour rappeler toutes les actions de protestation menées depuis le début du conflit. Ils ont notamment scandé : "Les résidents sont toujours debout et solidaires." Pour les protestataires, la situation dans les hôpitaux est vraiment grave. Les futurs spécialistes interpellent ainsi, à travers cette marche, les hautes autorités du pays pour intervenir et trouver une issue à la crise qui couve dans les centres hospitalo-universitaires. "Nous demandons l'intervention du président de la République", clament-ils. Sans salaire depuis quatre mois, les résidents n'ont d'autre choix, disent-ils, pour faire entendre leur cause, que de suspendre les gardes. H. H.