Mis devant le fait accompli par Donald Trump, les Européens multiplient les initiatives pour trouver le moyen de sauver l'accord sur le nucléaire iranien. La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini recevra mardi les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, avant la tenue d'une réunion en présence du chef de la diplomatie iranienne. C'est la première initiative de l'Union européenne après la décision du président américain Donald Trump de quitter l'accord nucléaire avec l'Iran, que les Européens veulent sauver en prenant les choses en main. Après avoir entamé des discussions dès mercredi pour convaincre Téhéran de ne pas sortir de l'accord, Bruxelles passe maintenant à la deuxième étape consistant à tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif. Ainsi, Mme Mogherini a affirmé que "l'UE était déterminée à préserver l'accord nucléaire iranien" qui constitue, selon elle, "l'une des plus belles réussites jamais réalisées de la diplomatie". Rappelons que la cheffe de la diplomatie de l'UE a estimé que le Plan d'action conjoint (JCPOA, le nom officiel de l'accord nucléaire iranien) "répond à son objectif qui est de garantir que l'Iran ne développe pas des armes nucléaires". Avant de se rendre à Bruxelles pour participer à cette réunion, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, se rendra à Pékin, Moscou pour discuter avec ces deux pays, signataires de l'accord nucléaire des moyens de le sauver après la sortie des Etats-Unis. Selon son porte-parole, le chef de la diplomatie iranienne, qui sera accompagné de responsables économiques iraniens, "doit quitter samedi soir Téhéran pour se rendre à Pékin, avant d'aller à Moscou puis à Bruxelles". Dans le même ordre d'idées, le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel se sont dits favorables hier, lors d'un entretien téléphonique qui intervient à une semaine d'une visite de Mme Merkel en Russie, au maintien de l'accord sur le nucléaire iranien après le retrait des Etats-Unis. Le Kremlin a indiqué dans un communiqué que "les deux dirigeants ont discuté de la situation liée au Plan d'action conjoint à la suite du retrait unilatéral américain". Ils ont souligné "l'importance essentielle du maintien du Plan d'action conjoint pour la sécurité internationale et régionale", a ajouté la même source. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait appelé, jeudi, les pays européens engagés dans l'accord iranien à "développer les mesures destinées à préserver ce document important pour la stabilité régionale". Par ailleurs, le Kremlin a également indiqué jeudi soir que M. Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan avaient eu une conversation téléphonique sur la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien. Les deux hommes "ont confirmé leur détermination" à continuer à coopérer à cette fin avec les autres pays signataires de l'accord. Selon des sources présidentielles turques, Erdogan et Poutine "ont convenu que la décision américaine au sujet de l'accord nucléaire était erronée et souligné que cet accord constituait un succès diplomatique qui doit être préservé". Merzak T./Agences