"Cela fait quelques semaines déjà que j'attendais ces moments de bonheur et de délivrance, et si je suis finalement heureux du maintien de la JSK en Ligue 1. Dites-vous bien que j'ai décidé de mettre fin à ma belle aventure avec la JSK, et ce, pour des raisons qui me sont propres." Tels sont les propos que Youcef Bouzidi, le désormais ex-entraîneur de la JSK, a balancés vendredi soir aux nombreux journalistes qui s'étaient empressés de jouer des coudes dans la petite salle de presse du stade du 1er-Novembre pour couvrir le traditionnel point de presse d'après-match JSK-USMA. Multipliant les déclarations surprenantes, très souvent teintées de non-dits et de quelques contradictions difficiles à élucider, Bouzidi n'arrivait pas à convaincre pleinement les journalistes présents sur ses intentions de départ, et encore moins sur les causes qui l'ont poussé à rendre le tablier avant l'heure. "Sincèrement, je n'ai aucun problème avec le président Mellal que je respecte énormément, encore moins avec les autres dirigeants ou encore avec les joueurs, mais il est venu le moment de tirer la révérence et de quitter le bateau avec le sentiment du devoir accompli", dira encore Bouzidi qui finira pourtant par déboussoler quelque peu la nombreuse assistance lorsqu'il lâchera tout de go : "Dites-vous bien que j'en ai plein le cœur, mais je préfère tout garder pour moi, tout cela pour ne pas faire des vagues ou polémiquer avec qui que ce soit, car je n'aime pas trop les histoires", lancera encore Bouzidi, sur un ton grave et parfois coléreux, et ce, au moment même où des milliers de fans kabyles, visiblement frustrés par cette sanction stupide de huis clos, festoyaient hystériquement à l'extérieur du stade du 1er-Novembre à coups de klaxons et de rafales de pétards tout cela pour saluer tel qu'il se doit la victoire de la résurrection kabyle. "J'ai beaucoup de respect pour ce merveilleux public qui nous a soutenus et accompagnés sans relâche dans les moments difficiles, et je lui souhaite tout le bonheur du monde pour vivre, je l'espère, une ère nouvelle avec ce club prestigieux qu'est la JS Kabylie", martèlera encore Bouzidi comme pour s'excuser auprès de tous les "ultras" kabyles qui l'avaient pourtant adopté en l'espace de deux mois de révolte et de complicité, mais qui ne comprennent rien à une telle culbute de fin de saison. Pressé de questions par les journalistes et quelque peu bousculé par quelques confrères soucieux de percer le mystère qui entourait cette sortie inattendue du coach kabyle, Bouzidi avait bien du mal à trouver la parade. "Le président Mellal a beaucoup fait pour la JSK, mais j'estime qu'une seule main ne peut pas applaudir, et tout seul, il ne peut pas soulever un fardeau aussi lourd que la JSK", dira encore Bouzidi qui ne fait qu'accentuer l'amalgame et le quiproquo, lui qui ne voulait pas se hasarder à désigner du doigt le ou les personnes à qui il voulait adresser tous les reproches qui lui tenaient à cœur. Aux dernières nouvelles, on croit savoir que Bouzidi aurait eu vent de quelques contacts amorcés prématurément par quelques dirigeants de la JSK, par managers interposés, avec quelques entraîneurs bien connus, tels que le coach marocain du CRB Rachid Taoussi ou encore le Tunisien Moez Bouakaz, qui a été lâché avant terme par les dirigeants du MCO au profit du Marocain Badou Zaki. "Dans toute ma carrière d'entraîneur, je n'ai jamais été limogé, mais j'ai toujours préféré démissionner dès que ça ne va pas", lancera, comme par inadvertance, Bouzidi, ce qui fut pris à la volée comme un lapsus révélateur qui aura pesé sur sa décision irrévocable de "quitter la table lorsque l'amour est desservi", pour paraphraser l'illustre Charles Aznavour. "La veille du match JSK-USMA, j'avais eu un tête-à-tête avec le président Mellal et je lui avais fait part de mon souhait de battre l'USMA pour assurer définitivement le maintien et surtout de mon intention de faire mes adieux après une telle délivrance, car j'ai toujours été un homme de principes", avoue encore Bouzidi sans pourtant aller au fond de sa pensée. Dommage ! Mohamed Haouchine