Comme à l'accoutumée, le père de famille est confronté à une hausse inconsidérée des produits de première nécessité à l'approche du mois de Ramadhan. Le poulet, seule viande blanche à la portée des bourses modestes, a pris des ailes puisque le kilogramme est passé graduellement de 270 à 350 DA et d'aucuns le prévoient à la barre des 400 DA ! La viande de veau est devenue un luxe, comme le souligne un sexagénaire : "Le filet, les entrecôtes, les rumstecks oscillent de 1 400 à 2 400 DA ! Quant à l'agneau, les bouchers le proposent de 1 250 à 1 400 DA le kilo ! Comment allons-nous nous en sortir avec cette flambée inexpliquée des prix qui sanctionne les pauvres gens ?" Une mère de famille nous confie : "Les pruneaux, les raisins secs, les amandes, noix, indispensables pour la confection d'un plat traditionnel sont cédés de 950 à 4 000 DA le kilo ! D'autre part, les boîtes de moutarde, de mayonnaise, de champignons, de dattes, de halwa turc et halwa loukoum ont subi des augmentations substantielles et nous avons dû tout de même les acheter. Les produits d'entretien et les détergents ont enregistré des hausses de dizaines de dinars et cela s'explique, car la matière principale qui est importée fait l'objet de taxes." La semoule qui est subventionnée par l'Etat n'a pas échappé à cette frénésie, car bien qu'indexée à 4 000 DA le quintal, des commerçants proposent des sachets de 10 kg pour la somme de 650 DA ! Pour la mercuriale, la pomme de terre, l'oignon, l'ail, la tomate sont proposés respectivement à 50 DA, 40 DA, 200 DA et 100 DA le kilo, alors que les piments, les poivrons, les carottes, les betteraves, la salade verte, le fenouil oscillent entre 70 et 140 DA le kilo. En revanche, les haricots verts et les haricots à écosser caracolent à plus de 280 DA le kilo et les citrons à 260 DA. Quant aux fruits, ils sont logés à la même enseigne : pommes locales à 350 DA le kilo, nectarines à 400 DA, melon et pastèque du sud du pays à 100 DA le kilo, les fraises à 200 DA, les bananes à 320 DA et les oranges de 140 à 240 DA le kilo, selon la qualité. De toute évidence, les familles démunies appréhendent le mois de Ramadhan qui exige des dépenses faramineuses, alors que dans un passé récent, les gens jeûnaient et se contentaient du strict minimum et avaient la foi ! HAMID BAALI