Des aides sont accordées dans le cadre de programmes locaux en vue de résorber le déficit. Au vu de la contrainte foncière majeure à laquelle font face les autorités locales de la daïra des Ouacifs, l'habitat rural peut constituer la panacée, aussi bien pour l'Etat que pour les citoyens qui ne rêvent que d'un toit décent. La daïra des Ouacifs a bénéficié, pour le compte du programme de l'habitat rural pour l'année en cours, d'une enveloppe de l'ordre de 10 milliards de centimes. Cette substantielle cagnotte profitera à pas moins de 200 familles, à raison de 500 000 DA (cinquante millions de centimes) chacune. Pour leur répartition, la plus équitable possible, les administrateurs des trois communes — Ouacifs, Aït-Toudert et Aït-Boumehdi — ont sollicité et obtenu la collaboration des comités de village qui sont tombés ainsi, d'accord, sur la distribution de leurs quotes-parts respectives de 40, 80 et 80 aides au prorata de la population de chaque village. Quand bien même le programme de cette année est de loin le meilleur dont a bénéficié la daïra, il n'en demeure pas moins qu'au niveau des autorités locales, on souhaite le maintien de cette aide à une cadence soutenue, afin de répondre à la très forte sollicitation en la matière. Ce qui réduirait substantiellement la demande de logements socioéconomiques, à plus forte raison que deux des trois communes, (Aït-Toudert et Aït-Boumehdi), font face à une majeure contrainte foncière. Et pour cause, au niveau de la première municipalité, seul un programme, celui de l'année 1998 comportant 10 logements, a pu être concrétisé juste à côté du siège de la brigade de la Gendarmerie nationale, alors que les autorités communales d'Aït-Boumehdi ont dû localiser 30 logements au village de Tiroual, au titre du programme de l'année 1999, de peur de se les voir subtiliser, comme ce fut le cas dernièrement pour deux programmes de 26 logements de la commune voisine d'Aït-Toudert qui ont été ainsi transférés au profit de l'autre municipalité voisine, les Ouacifs. D'autres programmes n'ont pu être concrétisés faute de terrains d'assiette, en ce sens que toutes les parcelles visées pour les accueillir ont fait l'objet d'opposition, soit de la part de leur prétendus possesseurs, selon le jargon des autorités locales, soit de la part des commissions techniques du choix des sites relevant de l'Opgi. En effet, ces dernières ne mettent-elles pas en avant leur argument leitmotiv de réaliser au moindre coût ce genre de logements, pour récuser les assiettes mises à leur disposition au relief souvent accidenté nécessitant, donc, beaucoup plus de besoins financiers que ceux accordés. Plus explicite, ce sont le prix de revient, uniformisé à l'échelle nationale et la nature de ces programmes de logements sociaux économiques qui priment. Seule la commune mère des Ouacifs dispose d'un portefeuille foncier répondant à cette double règle. C'est à ce titre que l'aide à l'habitat rural, de par son enveloppe qui a été substantiellement relevée, peut constituer la solution idoine à même de permettre à l'Etat de résoudre la terrible problématique du logement et son tout aussi terrible et double corollaire, l'exode rural et l'étouffement de nos villes. Pour peu qu'elle soit maintenue et allégée dans ses procédures, affirment plus d'un, pour qui le certificat de possession de la parcelle à bâtir est souvent difficile à avoir au vu de la particularité de la région, caractérisée par l'indivision du foncier familial. Assirem K.