L'annonce de la disparition de la comédienne Sonia, dimanche, a plongé la scène culturelle algérienne dans l'émoi. Acteurs, metteurs en scène, écrivains ou simple fans, ils étaient tous accablés par cette nouvelle, car Sonia Mekkiou était plus qu'une comédienne au grand talent, mais une référence et un modèle dans le 4e art. Ebranlés par la perte de cette dame à l'immense talent, de nombreux amis et admirateurs de Sonia ont tenu à lui rendre un dernier hommage à travers les réseaux sociaux. D'ailleurs, dans la soirée du 13 au 14 mai, la toile DZ était en deuil. Pour le journaliste et écrivain Nadjib Stambouli, après cette disparition, "les scènes d'Algérie sont désormais orphelines de son talent. Brillante, elle était au théâtre brillante, elle s'implante à jamais dans notre mémoire...", a-t-il publié sur Facebook. Pour sa part, l'écrivain, journaliste et réalisateur Arezki Metref a écrit : "Pensée pour Sonia, notre merveilleuse et talentueuse comédienne. Un condensé de talent et d'humanisme." Les hommages et les témoignages fusent les uns après les autres pour saluer cette artiste, icône du théâtre et de la scène culturelle algérienne. Selon l'APS, plusieurs personnalités ont apporté leur témoignage, à l'instar du comédien Abdelhak Benmaârouf, qui a indiqué que "l'Algérie perd une dame de théâtre à la vision artistique futuriste". Pour sa part, Ahmed Cheniki, professeur et critique de théâtre, a précisé que "Sonia est l'une des meilleures comédiennes qui pouvaient incarner tous les personnages, doublée d'un metteur en scène capable de proposer d'autres écritures scéniques". Quant à Mohamed Yahiaoui, directeur du TNA, il garde le souvenir "d'une dame extraordinaire tant sur le plan humain, artistique, et rigoureuse dans son travail et aimée de tous". Sakina Mekkiou de son vrai nom est décédée à l'âge de 65 ans, suite à une longue maladie, et toute sa vie a été portée par les planches du théâtre. Après une formation à l'Institut supérieur des métiers des arts (Ismas, ex-Inad), dans les années 1970, elle entame sa carrière au théâtre. Alors elle collabore avec des noms tels que Azzedine Medjoubi, M'hamed Benguettaf ou encore Abdelkader Alloula. Outre le métier de comédienne et de metteure en scène, elle faisait partie des membres fondateurs de Masrah El-Qalaâ et a été également directrice des théâtres régionaux de Skikda et de Annaba, ainsi que du Festival du théâtre féminin. Très prolifique, Sonia a, à son actif, pas moins d'une cinquantaine de pièces de théâtre, notamment Galou laâreb galou et Fatma. Elle est apparue pour la dernière fois en 2017, dans En attendant les hirondelles, premier long métrage de Karim Moussaoui. R. C.