Seuls les produits locaux y sont proposés avec, certes, pour la plupart, des prix promotionnels. Les prix des fruits et légumes, par contre, demeurent élevés. C'est avec le slogan "produire et consommer algérien" que le marché de solidarité de l'UGTA dans sa 6e édition a ouvert ses portes hier attirant, comme à son habitude, beaucoup de monde. Une virée sur les lieux nous a permis de constater, d'ailleurs, qu'un grand nombre de citoyens étaient venus s'approvisionner en habitués des lieux aux côtés de ceux venus découvrir les nouveaux produits autant que les lieux mêmes. "C'est la première fois que je viens ici et c'est ma voisine qui m'a indiqué cet endroit. Les autres marchés sont devenus tellement chers que j'étais curieuse de venir découvrir", nous a confié une dame rencontrée du côté des rayons fruits et légumes. "Il n'y a aucune différence avec les prix pratiqués ailleurs par les autres vendeurs. Finalement c'est partout pareil", fait-elle remarquer visiblement déçue. Nous nous sommes alors rapprochés des étals pour nous enquérir de ce qui est proposé et on note, en effet, que la tomate est à 160 DA, la pomme de terre à 45 DA, les haricots verts à 300 DA, les poivrons à 140 DA, l'ail à 40 DA et l'oignon 3 kg à 200 DA, les petits pois qui ne payaient pas de mine, à 50 DA, les carottes à 100 DA, les bananes à 290 DA, les fraises à 120 DA (très mûres), les dattes à 350 DA (pas le premier choix). La dame avait bel et bien raison, il n'y avait aucun avantage à aller à ce marché pour acheter les fruits et les légumes. Mais alors qu'est-ce qui fait la réputation de ce marché dit de solidarité ? La viande blanche peut-être à 280 DA le kg ou les plateaux d'œufs à 250 DA ? Non, les gens ne se bousculaient pas pour ça. "Il fallait venir le matin très tôt et voir les longues files d'attente à l'entrée même de l'enceinte de l'UGTA où étaient stationnés des petits camions frigorifiques pour vendre les sachets de lait à même le camion", nous a raconté un citoyen qui faisait encore la chaîne mais cette fois pour d'autres denrées. "Il faut avoir beaucoup de patience et du temps à perdre pour venir faire ses courses ici. Mais bon je suppose que pour les petites bourses comme moi nous n'avons pas grand choix", poursuit-il en essayant de se frayer une petite place pour demander des pâtes et des légumes secs comme des pois chiches à 310 DA le kg et des haricots secs à 145 DA. Les raisins secs étaient proposés à 900 DA, les pruneaux à 500 DA et frik pour la chorba à 250 DA. Il y a aussi le couscous Warda à 100 DA et Dorry à 250 DA pour trois paquets ainsi que la farine Amor à 45 DA et le sac de semoule de 10 kg à 350 DA (promotion). Les produits laitiers, stars des étals Installés sous des chapiteaux, les étals qui attiraient le plus de monde étaient ceux dédiés au lait et à ses dérivés. Les fromages étaient, en effet, les stars des produits avec une variété inégalée de marques qui attestent de l'intérêt accordée à cette filière. À leur tête on retrouve l'entreprise publique Giplait qui était parmi les rares marques à proposer le camembert à 220 DA (250g) en plus des autres produits comme le lait de vache en boîte à 75 DA, le lben à 75 DA, le raïb à 55 DA et le beurre attirant les gens comme des mouches à cause de ses prix imbattables. "L'entreprise a tenu à marquer ce Ramadhan de manière particulière en proposant au consommateur final des prix qu'elle avait l'habitude de consentir aux détaillants", nous ont expliqué les vendeurs sur place. "Giplait devrait avoir des points de vente propres à elle, et ce, durant toute l'année pour équilibrer les prix et créer une véritable concurrence", nous dit un citoyen insistant sur la qualité. "Il devrait y avoir des dégustations pour le fromage", lance-t-il en ricanant, confiant que "la plupart des marques produisent des boudins de savon plutôt que des fromages. C'est bien beau de vouloir à tout prix nous faire consommer les produits made in bladi mais encore faut-il qu'ils sachent les faire". En déambulant à travers les différents stands du marché, nous avons, en effet, remarqué que beaucoup de nouvelles marques étaient présentes contrairement à l'année dernière tels que Frovache, Formadja (200 gr à 100 DA), Yani qui propose 650 gr à 220 DA et Moutamaiz à 290 DA les 640 gr. Les boissons entre jus, sodas et cherbet occupaient à leur tour de nombreux espaces avec différentes marques dont certaines qui se lancent à peine dans le domaine. On citera à titre d'exemple la marque Esepera. Trois boîtes de jus Safir à 200 DA, Cherbet Zaim (3 litres à 100 DA). On remarque aussi des marques comme Africana ou encore Ramy. Ce dernier propose carrément des packs avec, par exemple, un mélange d'une boîte de lait, d'une bouteille de lben et une boîte de jus à 250 DA ou encore 4 boîtes de lait UHT à 300 DA, 2 litres de jus en boîte à 170 DA et en bouteille à 220 DA etc. Le marché abrite aussi d'autres produits tels que les détergents (Doriflor), le papier alimentaire Wafa ou encore Mira Plus qui vend le rouleau de 200 m à 1 300 DA (papier aluminium), 200m à 650 DA le papier transparent et 30 m à 270 DA le papier cuisson et celui de 5 m à 57 DA. On trouve aussi des chaussures, des ustensiles de cuisine, du miel, toutes sortes d'olives, de la "dersa" et tout ce qui est en rapport avec la table du Ramadhan. Nabila Saïdoun