Les Etats membres de l'OCI invitent tous les pays à reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Les 57 pays membres de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) ont appelé, vendredi soir, à assurer aux Palestiniens une protection internationale contre les crimes de guerre israéliens, notamment, à travers l'envoi d'une force de protection internationale en Palestine occupée. Dans le communiqué final rendu public en soirée, les représentants des 57 pays membres de l'OCI ont surtout appelé à "une protection internationale pour le peuple palestinien, y compris par l'envoi d'une force de protection internationale". Réunis en sommet extraordinaire à Istanbul, vendredi, à la demande de la Turquie, qui préside l'OCI, les pays musulmans ont unanimement condamné les actions criminelles des forces israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, notamment, dans la bande de Gaza, où plus de 60 Palestiniens ont été tués par balles, lundi et mardi derniers. Le texte accuse l'administration américaine de soutenir les crimes d'Israël, y compris en le protégeant au Conseil de sécurité de l'ONU, en lui reprochant notamment le transfert de son ambassade à El-Qods occupée, y voyant un acte de provocation et d'hostilité contre la nation islamique. Il réaffirme qu'El-Qods occupée est la capitale éternelle de la Palestine et que "l'ouverture de l'ambassade américaine dans cette ville ne changera pas la situation juridique dans la ville occupée et n'ajoutera aucune légitimité sur le côté israélien". Les signataires ont également appelé à la mise sur pied d'une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur le bain de sang de Gaza. Ainsi, il est demandé à la communauté internationale, notamment le Conseil international de sécurité des Nations unies, de s'engager conformément à ses obligations juridiques à défendre la loi et l'ordre internationaux en ce qui concerne la Palestine. Mettant en exergue leur soutien de principe aux Palestiniens dans sa lutte pour rétablir leurs droits inaliénables dont leur droit à l'autodétermination, à l'établissement de leur Etat indépendant et souverain sur les frontières de 1967, sa capitale, El-Qods, les pays participants invitent tous les pays à reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Par ailleurs, le communiqué final a annoncé son soutien à l'initiative politique palestinienne proposée par le président palestinien, Mahmoud Abbas devant le Conseil international de sécurité, le 20 février 2018. Il a fait part de son intention d'allouer toutes les ressources nécessaires pour lutter contre toute tentative visant à changer l'identité islamique et chrétienne de la ville sainte d'El-Qods ou à falsifier son histoire. Le communiqué a enfin mis l'accent sur l'importance de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), renouvelant sa position, soutenant le droit inaliénable des réfugiés palestiniens au retour à leur patrie conformément à la résolution (194) de l'Assemblée générale des Nations unies. Par ailleurs, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté, vendredi, une résolution pour envoyer une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre pour enquêter sur le bain de sang perpétré par Tel-Aviv à Gaza. Seuls deux des membres du Conseil, les Etats-Unis et l'Australie, ont voté contre la résolution, adoptée par 29 des 47 membres, 14 s'abstenant, parmi lesquels la Suisse, l'Allemagne et le Royaume-Uni. La résolution adoptée appelle à envoyer de toute urgence une commission internationale indépendante, le niveau le plus élevé d'enquête prévu par le Conseil. Merzak Tigrine